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jeudi 28 mars 2013

Menaces contre le juge Gentil : le parquet antiterroriste saisi


Menaces contre le juge Gentil : le parquet antiterroriste saisi

Le Monde.fr avec Reuters  • Mis à jour le 

               
Le juge d'instruction Jean-Michel Gentil, le 19 février.

Le parquet antiterroriste a été saisi jeudi 28 mars de l'affaire des courriers de menace visant le juge Jean-Michel Gentil et deux journalistes, a-t-on appris de source judiciaire.

Il y a une semaine, le juge d'instruction mettait en examen l'ex-président Nicolas Sarkozy dans l'affaire Bettencourt. Le journaliste d'Europe 1 Jean-Pierre Elkabbach, et celui d'I-Télé Michaël Darmon, qui co-animenet une émissionpolitique le dimanche, ont reçu des courrier similaires, contenant des balles de gros calibre. "La lettre dit: 'cette fois ci, la balle n'est pas chargée. La prochaine fois elle sera chargée', a indiqué le journaliste qui a porté plainte mais a refusé une protection policière.
Ces lettres, dont les textes diffèrent, sont toutes signées par un groupuscule inconnu "Interaction des forces de l'ordre Paris-Melun-Rouen-Caen-Cherbourg-Rennes" (IFO), précise-t-on de sources policiaire et judiciaire.
CARTOUCHES À BLANC
L'affaire a été révélée par le Syndicat de la magistrature (SM), dont plusieurs membres étaient visés par ce courrier, et confirmée par d'autres sources. Dans un communiqué intitulé "Sérénité !", le SM annonce "qu'après les déclarations indignées voire injurieuses de certains politiques suite à la mise en examen deNicolas Sarkozy, après la mise en cause de l'impartialité d'un des magistrats (M. Gentil) en charge du dossier par Thierry Herzog, avocat de Nicolas Sarkozy, ce magistrat est aujourd'hui destinataire d'un courrier, auquel étaient jointes des cartouches à blanc, le menaçant clairement de mort, lui, ses proches, et les membres du Syndicat de la magistrature dont il ferait partie".
Un proche de M. Gentil a précisé que ce courrier contenant "des menaces caractérisées" et visant "M. Gentil et d'autres magistrats", était arrivé au parquet de Bordeaux, "qui a dû diligenter une enquête préliminaire", et a saisi la police, a indiqué une autre source. Cette lettre était accompagnée "de munitions d'arme de guerre", selon ces sources.
"GROUPUSCULE DE JUGES ROUGES RÉVOLUTIONNAIRES"
La lettre aurait était adressée à "M. Gentil du Syndicat de la magistrature", alors qu'il n'en fait pas partie, et on l'y accuse d'avoir "franchi l'irréparable". Le syndicat lui-même, qui se classe à gauche, y est qualifié de "groupuscule de juges rouges révolutionnaires, totalitaires, enragés et engagés politiquement".
"Vous êtes physiquement bien protégé", lance l'auteur au juge, "mais l'un des vôtres va disparaître". Il est précisé que "les cartouches jointes sont à blanc, en attendant de monter nos interventions", et il est précisé que les laboratoires d'expertise ne parviendront pas à trouver trace des auteurs de ces lettres.
Selon Sud-Ouest.fr, les deux collègues du juges, Cécile Ramonatxo et Valérie Noël, ont également reçu des lettres de menaces, mais cela n'était pas confirmé mercredi soir. Dans son communiqué, le SM remarque que "la violence des propos de la 'garde rapprochée' de l'ancien président et l'œuvre de décrédibilisation de la justice à laquelle elle s'est livrée ne peuvent que susciterl'incompréhension des citoyens, la perte de confiance en l'institution judiciaire et, pour finir, l'insupportable déchaînement de haine envers les magistrats chargés derendre la justice".
GUAINO REJETTE LES ACCUSATIONS DU SM
La décision de M. Gentil et de ses deux collègues de mettre M. Sarkozy en examen pour abus de faiblesse à l'encontre de l'héritière de L'Oréal, Liliane Bettencourt, a suscité des commentaires particulièrement virulents de la part d'une grande partie de l'opposition, et notamment de l'ancien conseiller spécial de l'ancien président Henri Guaino, que M. Gentil a décidé de poursuivre pour ses propos.
Sur RMC Info et BFM TV M. Guaino a dit ne se sentir aucunement responsable."Les menaces de mort contre un juge ou contre n'importe qui sont insupportables, totalement condamnables, a commenté Henri GuainoMais, la position prise par le Syndicat de la magistrature est absolument insupportable et effrayante", a dit l'élu. Au lendemain de la mise en examen de Nicolas Sarkozy, M. Guaino avait jugé que le magistrat avait "déshonoré les institutions, la justice"

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