SOCIAL-ECO - le 30 Mars 2013
Petroplus: réponse mardi pour les quatre offres de reprise
Petroplus, près de Rouen
Pas de quoi se réjouir pour les 470 salariés. Ceux-ci ont déjà vu plusieurs dizaines de candidats se déclarer pour reprendre le site depuis son dépôt de bilan il y a plus d'un an, le 24 janvier 2012. Mais jusqu'à présent aucun n'a été en mesure de constituer un dossier complet.
Le tribunal a pourtant repoussé à huit reprises la date limite de dépôt de leurs offres. Cette fois, la date-limite de dépôt des dossiers avait été fixée à ce vendredi.
La recherche d'un repreneur s'effectue de Petroplus alors que des négociations sont engagées entre direction et syndicats pour élaborer un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). Ouverte en 1929, la raffinerie, qui emploie 470 salariés, a déposé son bilan le 24 janvier 2012 à la suite de la faillite de sa maison-mère suisse. Placée depuis en liquidation judiciaire, elle a obtenu un sursis jusqu'au 16 avril.
Laconisme
Le communiqué de réaction de Petroplus n'engage pas non plus à l'optimisme, au vu de son laconisme. Ces quatre dossiers "seront examinés attentivement pendant le week-end", a indiqué Petroplus dans un communiqué, en précisant que "le juge commissaire et les administrateurs judiciaires indiqueront au plus tard mardi 2 avril à 12 heures" si l'un ou plusieurs d'entre eux peuvent constituer "une offre permettant de saisir le tribunal d'une demande d'audience".
Deux des dossiers déposés vendredi émanent de groupes qui avaient déjà présenté des offres: le panaméen NetOil et la société pétrolière libyenne Murzuq Oil. En revanche, cette dernière n'est plus associée augroupe suisse Terrae international, avec lequel elle avait pourtant bâti une offre conjointe début mars.
S'y ajoutent deux nouveaux candidats: la société Oceanmed Seasky System Limited, basée à Hong Kong et GTSA, une firme luxembourgeoise, selon Petroplus, qui n'a pas donné davantage de précisions sur ces groupes.
Pas d'acteur majeur
Le sort de la raffinerie de Petit-Couronne, placée en liquidation judiciaire dans la foulée de l'effondrement de sa maison-mère en Suisse, a connu de multiples coups de théâtre. Début février, les cinq offres de reprise présentées à l'époque, celles du suisse Terrae et de l'égyptien Arabiyya Lel Istithmaraat International - jugées sérieuses par le ministère du Redressement productif - de la chypriote FJ Energy Group, de Murzuk Oil et de NetOil, avaient été déclarées "non recevables en l'état" par le tribunal de commerce, plongeant les 470 salariés dans le désarroi et l'angoisse.
--> A lire: "Aucune justification à fermer des raffineries"
Un mois plus tard, le 8 mars, c'est la société égyptienne Arabiyya Lel Istithmaraat International qui renonce à son projet de reprise, compte tenu de "la grande complexité" du dossier, infligeant au passage un véritable camouflet au gouvernement français qui comptait beaucoup sur cet investisseur.
Aucun des majors du secteur tels ExxonMobil, Total, BP ou Shell ne s'est intéressé à la raffinerie de Petit-Couronne, ancienne et de taille moyenne, avec sa capacité de distillation de 150.000 barils par jour. Ils estiment qu'investir dans l'achat d'une raffinerie en Europe n'a guère de sens tant les marges sont faibles et la concurrence des produits importés forte.
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