MONDE - le 29 Mars 2013
Austérité
Chypre: montée des résistances
Le Mouvement citoyen contre les privatisations et les politiques d’austérité se mobilise et dénonce la purge exigée par la troïka.
Les Chypriotes se mobilisent contre les plans de la troïka (Commission, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international). Plus de 5.000 personnes se sont rassemblées mercredi soir dans le centre de Nicosie à l’initiative du Mouvement citoyen contre les privatisations et les politiques d’austérité. Ce front réunit 35 organisations syndicales, citoyennes et politiques.
Privatisations
Les décisions prises lundi « vont essorer l’économie », dénonce le mouvement. Le ministre du Travail ne leur donnait pas tort, plus tôt mercredi quand il déclarait : « Notre économie, qui est déjà en récession depuis quelque temps, plongera dans une récession plus profonde encore. Malheureusement, le chômage record va encore augmenter. » Ce sont les privatisations que dénonçaient avant tout les manifestants. Celles-ci concerneraient notamment les fleurons du service public chypriote, la compagnie de télécoms Cyta, l’Autorité chypriote de l’électricité (AHK) et les ports. Des activités stratégiques pour le pays : elles fournissent des dividendes à l’État, mais agissent également dans des domaines régaliens tels que le transport aérien ou la défense.
Dividendes
De plus, dénonce le mouvement dans un communiqué, « cela va priver l’économie de vecteurs majeurs de croissance ». L’an dernier, les entreprises publiques ont avancé des liquidités à l’État chypriote, sous forme de bons du Trésor et lui versent presque chaque année des dividendes. « Non à la troïka, non au chômage », « Le plan d’aide ne sauve pas mais détruit », « Oui à la dignité et au développement », lisait-on sur les banderoles lors de la manifestation. « Notre tâche est maintenant de sensibiliser les citoyens », avance le membre du comité d’organisation du Mouvement citoyen. « Nous ne pensons pas réorganiser une nouvelle manifestation dans l’immédiat », confie à l’Humanité Nicos Grigoriou, du plus gros syndicat du pays, Peo. La veille, un millier de lycéens ont défilé dans les rues de Nicosie. « Les politiciens ont fait des erreurs et nous allons en payer le prix », s’est indignée la jeune Evan Ieridou.
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