SOCIAL-ECO - le 31 Mars 2013
Laurent Berger (CFDT): "Le syndicalisme, ce n'est pas que la CGT"
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Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a salué ce "jour historique pour le syndicalisme" qui a vu vendredi dernier la CFDT talonné la CGT dans les résultats des élections professionnelles dans le privé.
"C'est un peu la signification que le syndicalisme dans ce pays ce n'est pas la CGT toute seule. Le syndicalisme, ce n'est pas que la CGT. C'est la CGT, mais aussi la CFDT et d'autres organisations" a estimé le successeur de François Chérèque au "grand-rendez-vous" Europe1/Aujourd'hui en France/iTélé, ce dimanche. Pour lui, "l'enseignement principal" est que la CGT et la CFDT sont arrivées en tête "dans un mouchoir de poche" avec respectivement 26,77% des voix et 26%.
Laurent Berger a fixé comme objectif à la CFDT de dépasser la CGT aux prochaines élections dans quatre ans.
Ces élections "consacrent un syndicalisme qui répond à leurs préoccupations, un syndicalisme que certains qualifient de réformiste - en tous cas qui regarde les problèmes en face", a souligné le responsable cédétiste. Il n'a eu de cesse d'opposer un syndicalisme force de proposition, "qui s'engage" -- notamment en signant l'accord emploi du 11 janvier -- et un syndicalisme se contentant de la critique et de l'opposition.
Aucun compte à régler
Revenant sur les vives dissensions entre son syndicat et la CGT, Laurent Berger a expliqué qu'il "ne tolérait pas" que des militants cégétistes aient brûlé un drapeau de la CFDT début mars. "C'est un acte grave qui a été mal pris par nos militants". Il a cependant a assuré que "la CFDT n'a(vait) aucun compte à régler" avec la centrale de Montreuil. Mais il a répété son refus de défiler avec elle le 1er mai, après "les mots très très durs pour les militants de la CFDT" entendus à propos de l'accord emploi refusé par la CGT, ou pendant le récent congrès de la CGT à Toulouse.
"Nous ne voulons ni ostracisme, ni oukase, ni affrontement mais je veux un affrontement d'idées", a-t-il dit en précisant qu'il comptait bien "s'expliquer" avec le nouveau patron de la CGT Thierry Lepaon, faisant état d'une "estime réciproque" entre eux. Le premier pas" dans ces explications et débat d'idées, en face à face, doit avoir lieu lors d'une rencontre le 12 avril à Nantes.
- Vidéo: Laurent Berger et la CGT
Le leader de la CFDT a par ailleurs réitéré son refus de défiler au côté de la CGT le 1er mai prochain et consacrer la divergence entre les deux confédérations concernant l'accord national interprofessionnel (ANI) sur la réforme du travail: "La CGT a fait de l'accord emploi son totem pour faire son unité interne, avec des mots très très durs pour la CFDT. Je pense qu'il fallait un peu plus de mesure."
Société bloquée
A l'égard du gouvernement, Laurent Berger n'entend pas faire partie des critiques. "Ce que je lui demande, c'est d'agir", explique-t-il au sujet de Jean-Marc Ayrault qu'il appelle à envisager la crise plus globalement: "Je trouve la société bloquée. Nous ne vivons pas une crise, mais une mutation profonde que nous n'avons pas anticipée".
Pour sa part, il se fixe trois caps à suivre:
- "s'occuper des plus fragiles,
- donner des leviers pour s'en sortir,
- expliquer la société d'après".
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