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dimanche 31 mars 2013

Faute de gouvernement, Giorgio Napolitano prolonge le calvaire de Mario Monti

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Faute de gouvernement, Giorgio Napolitano prolonge le calvaire de Mario Monti

Une seule certitude: Mario Monti , l’actuel Président du Conseil en charge des affaires courantes devra attendre avant de quitter le Palazzo Chigi où il a emménagé en novembre 2011. "Ce gouvernement a hâte d'être soulagé de sa charge", a-t-il dit, lassé et désabusé, la semaine dernière devant le Parlement où il a dû s'expliquer sur la démission surprise de son ministre des Affaires étrangères. Mais dans son allocution, samedi 30 mars, le Président de la république, Giorgio Napolitano a clairement dit non (pour l'instant) à sa tentation de Venise (ou de Bruxelles): "Le gouvernement bien que démissionnaire reste en charge et il n'a pas été mis en minorité au Parlement". C'est d’ailleurs la seule chose à peu près compréhensible de son discours.
Si la situation n'était pas si grave pour la troisième économie de la zone euro en récession depuis six trimestres consécutifs (record d'Europe) elle pourrait être amusante. On pourrait même y voir un peu de malice de la part de M. Napolitano qui n'a pas apprécié la démission de M. Monti en décembre 2012 après une menace de vote de défiance de la part du peuple de la Liberté, le parti fondé par Silvio Berlusconi.
Parti la fleur au fusil à la conquête d'un hypothétique électorat de centre droit non berlusconiste, confondant popularité sondagière et intentions de votes, vaniteux et inexpérimenté, encouragé par tous ceux qui comptaient sur lui pour sauver leur sièges, Monti a concentré sur sa personne toutes les critiques adressées à l'Europe et à l'austérité. Il  est revenu de sa première (et probablement unique) tournée électorale, amer et défait. Et totalement inutile pour peser dans le grand jeu politique en cours, sinon à la place où Napolitano l'a confirmé pour un temps indéterminé. "Tu as voulu la bicyclette, maintenant pédale", comme dise les Italiens.
En cette veille de Pâques, la Via Crucis du gouvernement des Professeurs continue donc, pour le plus grand malheur de ses membres, passés de  mode aussi vite ou presque que le Gangnam Style. Une consolation pourtant: Napolitano sait bien que Monti reste - à tort ou à raison - une valeur sûre sur la scène européenne et pour les marchés, comme ces chanteurs passés de mode dans leur pays qui continuent pour des raisons inexpliquées d'avoir du succès au Japon ou en Amérique du sud. Sa cruauté - si cruauté il y a - est aussi un signal de la confiance qu'il accorde encore à la "marque Monti". On verra mardi à l'ouverture des marchés si elle est encore fondée.
Pour le reste, tout est beaucoup moins clair. Prenant acte de l'échec de Pierluigi Bersani, le leader de la coalition de gauche - majoritaire à la Chambre mais minoritaire au Sénat - de trouver une majorité à un éventuel gouvernement, le vieux Président (88 ans en juin) dont le mandat s’achèvera le 15 mai, s'est dit prêt à travailler jusqu'au dernier jour pour trouver une solution à la crise politico-institutionnelle. Ne pouvant dissoudre les chambres nées des dernières élections, il a annoncé la création de deux groupes de travail, formés de personnalités politiquement différentes, chargé de concevoir une sorte de programme minimum commun de réformes. Après quoi lui, ou son successeur, désignera la personnalité chargée de le mettre en œuvre.

Philippe Ridet

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