POLITIQUE - le 28 Mars 2013
Flexibilité
L’ANI contesté à la base du PS
Mots clés : parti socialiste, assemblée nationale, flexibilité, code du travail, sécurisation de l'emploi, ANI,
Un appel à amender l’accord national interprofessionnel lancé à leurs députés par des militants socialistes a déjà recueilli plus de 1 000 signatures de toutes les fédérations.
Mille deux cents signataires pour un «Non socialiste au Medef». C’est le résultat qu’obtenait, hier après-midi, une pétition mise en ligne la veille (consultable et signable sur nonsocialisteaumedef.tumblr.com) par des militants et des responsables locaux socialistes opposés au projet de loi découlant de l’accord national interprofessionnel du 11 janvier.
Alors que le gouvernement et la rue de Solferino multiplient les appels à « respecter l’accord », autrement dit à ne pas l’amender, c’est des fédérations que la contestation s’élève. « Comme il ne se passait pas grand-chose en réaction à cet ANI et au projet de loi qui devait en découler, nous avons pris cette initiative », explique Jean-Claude Branchereau, ancien syndicaliste CFDT qui a initié l’appel en Seine-Maritime. « C’est une manière d’aider nos députés, nos responsables nationaux à s’emparer du débat. »
Si l’on trouve quatre membres du bureau national dans la liste des signataires, issus de courants de la gauche du parti (Gérard Filoche, Marianne Louis, Jonathan Munoz et Jean-François Thomas), ce sont des cadres locaux ou fédéraux, des élus municipaux, départementaux ou régionaux qui constituent le gros des troupes. Et tous ne sont pas affiliés à l’« aile gauche ». Parmi les initiateurs, on compte par exemple Nicolas Vincent, syndicaliste à Petroplus, un proche de Guillaume Bachelay, le numéro deux du parti.
« Une démarche d’amendement du texte »
Attention : «Ce n’est pas une démarche de retrait du texte, c’est une démarche d’amendement pour le modifier dans un sens plus favorable aux salariés», explique Jean-Claude Branchereau. Les auteurs ont listé six points du projet de loi qu’ils souhaiteraient voir modifier par les parlementaires : la possibilité de licencier pour refus de mobilité, la création d’un contrat intermittent, la prééminence des accords d’entreprise sur les contrats de travail en cours sur les questions de salaire et de temps de travail, la facilitation des licenciements économiques, l’inversion de la hiérarchie des normes et la limitation des possibilités de contestation des licenciements collectifs devant les juges comme devant les prud’hommes.
« Amender le projet de loi, améliorer le Code du travail, écouter les syndicats majoritaires… il n’y a rien de plus urgent quand on est socialiste ! » conclut l’appel. Est-ce à dire que les militants ne reconnaissent plus leurs dirigeants comme tels ? « Il y a un trouble profond à la base du PS », reconnaît Branchereau. « Pendant qu’on était dans l’opposition, il y a eu beaucoup de contacts noués avec des syndicalistes, beaucoup de démarches auprès des salariés en grève dans les usines menacées de fermeture. Et là, il apparaît un hiatus dans les mesures qui sont prises. La base socialiste est dans le trouble et plutôt dans l’idée qu’il faudrait au minimum renouer avec les engagements pris. » À bon entendeur…
La CGT, FO et Solidaires appellent l’ensemble des salariés du privé comme du secteur public, des retraités et des privés d’emploi, à une nouvelle journée de grèves et de manifestation le mardi 9 avril 2013 pour empêcher la transposition dans la loi du contenu de l’ANI du 11 janvier. Rendez-vous pour la manifestation régionale à Paris le 9 avril qui partira à 14h de Montparnasse (place du 18 juin 1940) vers l’Assemblée nationale.
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