J’ai retrouvé Amina, la Femen tunisienne
Mercredi 27 Mars 2013 à 23:57 |
MARTINE GOZLAN - MARIANNE
Son regard de défi et sa poitrine dévoilée sur laquelle elle avait tagué « Mon corps m’appartient, il n’est l’honneur de personne » ont semé l’admiration et la colère. Le courage d’Amina Tyler, première Femen de Tunisie, n’a d’égale que la tragédie qui l’entoure. Elle avait disparu, enlevée par sa famille, après avoir été hébergée par des amis. J’ai pu la rencontrer, quelque part dans le pays profond, loin de la capitale, avec l’accord de sa mère qui n’a autorisé aucune photo.
Aujourd’hui, la jeune fille n’est pas libre de ses mouvements et de ses contacts, bien que majeure. La famille plaide sa « fragilité psychologique » pour la couper du monde. On lui donne beaucoup de médicaments. Des antidépresseurs à haute dose. C’est aussi, curieusement, la thèse de certaines féministes tunisiennes. Le cas Amina sent d’évidence le soufre pour la génération précédente. J’ai trouvé une jeune fille lasse, à la fois engourdie par un traitement médical et ferme sur sa volonté de retrouver sa liberté d’action. Nous n’avons pas pu parler seule à seule, sa mère tenant à garder « par amour » le contrôle de sa fille. Récit.
« Je veux pouvoir revenir à la vie normale, je veux pouvoir téléphoner, me connecter à Internet et retourner au lycée… »
Amina parle d’une voix faible, épuisée. Cette voix contraste avec les voix fortes, éclatantes, parfois assourdissantes qui fusent autour de nous, dans le salon d’une maison familiale, loin de Tunis, dans une ville que je ne nomme pas, par sécurité car le geste d’Amina, la premiere Femen de Tunisie, la seconde du monde arabe après l’Egyptienne Aliaa al-Maghdy, a entrainé des menaces de mort des salafistes. Le dévoilement d’un sein qui symbolise en France, depuis deux siècles, le fier élan de la belle Marianne républicaine pulvérise ici le tabou suprême sur le corps des femmes. ...
Amina parle d’une voix faible, épuisée. Cette voix contraste avec les voix fortes, éclatantes, parfois assourdissantes qui fusent autour de nous, dans le salon d’une maison familiale, loin de Tunis, dans une ville que je ne nomme pas, par sécurité car le geste d’Amina, la premiere Femen de Tunisie, la seconde du monde arabe après l’Egyptienne Aliaa al-Maghdy, a entrainé des menaces de mort des salafistes. Le dévoilement d’un sein qui symbolise en France, depuis deux siècles, le fier élan de la belle Marianne républicaine pulvérise ici le tabou suprême sur le corps des femmes. ...
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