SOCIAL-ECO - le 31 Mars 2013
Retraites: Ayrault et Hollande précisent leurs axes de réforme
Mots clés : cfdt, jean-marc ayrault, retraités, laurent berger, négociation syndicats-patronat,réforme des retraites, financement des retraites,
"Nous ne toucherons pas à l'âge légal" de départ à la retraite, affirme ce dimanche Jean-Marc Ayrault. "Il faudra agir sur tous les leviers", avait expliqué auparavant François Hollande.
De jeudi soir à ce dimanche, le président de la République et son Premier ministre ont avancé par petites touches ce que pourrait réserver la réforme du financement du régime général des retraites annoncée pour cette année. Fidèle à sa stratégie de la "boite à outil", l'exécutif compte "jouer sur tous les paramètres" pour équilibrer les comptes annoncés comme déficitaires dès 2020.
Voici le cadre donné aux prochaines négociations syndicats-patronat. :
- Départ dès 60 ans pour les carrières longues. "Ce que j’avais refusé, c’est l’inégalité, a expliqué François Hollande jeudi soir lors de son intervention télévisée. C’est la raison pour laquelle j'ai décidé en juin dernier que ceux qui ont cotisé suffisamment avant 60 ans peuvent partir dès 60 ans."
- 62 ans. "Nous ne toucherons pas à l'âge légal" de départ à la retraite, affirme par ailleurs Jean-Marc Ayrault dans un entretien au Journal du dimanche.
- Allongement de la durée de cotisation. Si l'âge légal n'évolue pas, il sera plus difficile d'avoir tous ses trimestres de cotisation pour prendre effectivement sa retraite dès 62 ans. "Il va falloir avoir des durées de cotisation plus longues. On a 20 milliards d’euros de déficits en 2020 si nous ne faisons rien", a insisté François Hollande. Son Premier ministre précise: "L'espérance de vie a considérablement augmenté. On vivra plus longtemps à la retraite que nos parents et grands-parents. Tout le monde le comprend."
- Désindexation des retraites, sauf pour les plus basses. "Il n'y aura pas de désindexation pour les retraites de base" a expliqué François Hollande. Dans les faits, cela revient à appliquer la même désindexation sur l'inflation décidée récemment pour les retraites complémentaires, excepté pour les faibles pensions. Ce que Jean-Marc Ayrault traduit ainsi: "Il y a un préalable: il n'est pas question que les petites retraites soient pénalisées."
- Pénibilité contre convergence des régimes de retraites. "Le fil conducteur de nos décisions, c'est la justice. Cette réforme traitera la pénibilité au travail, la complexité des régimes et résoudra les inégalités", affirme le chef du gouvernement. Interrogé sur le sujet ce dimanche, Laurent Berger, leader de la CFDT, décrypte. D'un côté "il faut des mesures correctives (...) pour les femmes qui ont souvent des carrières plus morcelées, pour ceux qui commencent à travailler tôt, pour ceux qui ont ont des métiers pénibles (...) pour ceux qui ont des périodes de chômage, des systèmes de solidarité permettant de pouvoir rattraper quand vous n'avez pas cotisé suffisamment." De l'autre, "il faut un système (de retraite) beaucoup plus lisible où le libre choix soit davantage possible, il faut aller vers plus d'harmonisation des régimes", a-t-il ajouté, sans évoquer néanmoins une "réforme systémique" (régime par points ou en comptes notionnels) comme le faisait la CFDT auparavant.
Discussions
Ceci posé, "il y aura des discussions entre les partenaires sociaux", avait affirmé François Hollande jeudi. Son Premier ministre donne le tempo: "La commission présidée par Yannick Moreau présentera un rapport en juin. Tous les scénarios seront sur la table à l’occasion de la grande conférence sociale qui suivra. Puis les partenaires sociaux en débattront. À l’automne, les choses seront claires pour tout le monde."
L'objectif est défini: "Nous paierons les retraites, nous préserverons les plus petites retraites, et nous pérenniserons les régimes de retraite pour les générations à venir", explique Jean-Marc Ayrault.
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