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samedi 30 mars 2013

Karzaï négocie au prix fort à Doha avec les talibans

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MONDE -  le 29 Mars 2013
Afghanistan

Karzaï négocie au prix fort à Doha avec les talibans

      
Hamid Karzai doit discuter de l'ouverture d'un bureau de représentation des talibans à Doha dans le cadre de négociations de paix
Le président afghan s'est rendu ce samedi au Qatar pour entamer un processus de paix avec les islamistes, toujours dirigés par le mollah Omar et en position de force pour faire monter les enchères. 
Hamid Karzaï, le président afghan, craint-il d’être marginalisé dans le nouvel agenda que son parrain américain tente d’imposer? On peut le penser. Via son ministre des Affaires étrangères, il a annoncé cette semaine qu’il se rendra dans les jours qui viennent au Qatar, pour des négociations dans le cadre du processus de paix avec les talibans. Ce samedi, son porte-parole a annoncé que Hamid Karzaï avait quitté Kaboul pour le Qatar où il doit discuter de l'ouverture d'un bureau de représentation des talibans à Doha dans le cadre de négociations de paix, a annoncé son porte-parole.
Officiellement, Karzaï répond à une invitation de l’émir du Qatar. « Nous soutenons totalement cette visite du président Karzaï au Qatar, signe de l’amélioration des relations entre ces deux pays alliés des États-Unis », s’est empressé de déclarer Caitlin Hayden, porte-parole du Conseil national de sécurité de la Maison-Blanche.
l’ouverture d’un bureau taliban à Doha
Le torchon commençait en effet à brûler entre Kaboul et Washington. Le 10 mars dernier, Hamid Karzaï accusait les États-Unis et les talibans de discuter « en Europe ou dans les pays du Golfe », dans le dos des autorités afghanes. Évoquant deux attentats-suicides commis par les talibans la veille à Kaboul et à Khost, dans l’est du pays, il martelait que « les bombes qui ont été activées n’ont pas servi à montrer leur force à l’Amérique, mais à la servir. Cela a servi la rhétorique (américaine) pour l’après-2014, qui cherche à nous effrayer en nous disant que s’ils ne restent pas ici, notre peuple sera éliminé ».
Alors que son mandat se termine dans un an et qu’il ne pourra plus se présenter, Karzaï, homme lige des États-Unis depuis le début, se découvre de nouvelles vertus. Et le voilà prêt à discuter de l’ouverture d’un bureau taliban à Doha. En réalité, la décision est prise depuis longtemps. Par les États-Unis qui ont imposé le Qatar au détriment d’autres pays. En juin 2011, des pourparlers avaient même débuté entre Washington et les talibans sans que Karzaï n’y trouve à redire. Le premier ministre pakistanais, Youssouf Raza Gilani, assurait alors que son pays était prêt à apporter tout le « soutien voulu » par Karzaï dans ce processus. Kaboul demandait même à l’ONU de lever les sanctions imposées à une cinquantaine de responsables talibans. Quant au chef du Haut Conseil de la paix (HPC), l’ex-président afghan, Burhanuddin Rabbani, il assurait alors qu’il avait eu des contacts avec les diverses composantes de l’insurrection. Trois mois plus tard, il était assassiné…
Puzzle afghan
Le puzzle afghan est évidemment beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. ...
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