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samedi 30 mars 2013

ITALIE. La bouée de sauvetage de Giorgio Napolitano

                                        Le Nouvel Observateur

ITALIE. La bouée de sauvetage de Giorgio Napolitano

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Le gouvernement Monti reste. Deux commissions d'experts doivent trouver une solution. C’est tout ce que le président italien a pu tirer de son chapeau de magicien.

Le président de l'Italie, Giorgio Napolitano, à Berlin (Markus Schreiber/AP/SIPA)
                                                 Le président de l'Italie, Giorgio Napolitano, à Berlin (Markus Schreiber/AP/SIPA)
Il n’a pas caché son désarroi, Giorgio Napolitano. Lorsque samedi à 13 heures 20 minutes, sortant de son bureau au Quirinal pour rencontrer la presse, il a annoncé deux grandes nouvelles, après un mois de crise politique. Le gouvernement Monti reste en place tel qu’il est pour le moment. Deux commissions d’experts devront élaborer des solutions à la crise économique et à la crise institutionnelle (et sûrement à une nouvelle loi électorale moins injuste). C’est tout ce qu’il a pu tirer de son chapeau de magicien après d’exténuantes négociations avec les différents groupes politiques y compris Beppe Grillo.

Il aurait pu donner sa démission

Il aurait pu aussi avancer l’heure de sa sortie de scène, donner sa démission à quelques semaines de la fin de son mandat le 15 mai. Il aurait pu passer le témoin à son successeur qui devra être élu entre le 15 avril et le 15 mai, justement, en lui confiant la charge de désigner lui le successeur de Mario Monti au Palazzo Chigi. Il ne l’a pas fait.
Il a constaté la division profonde, irrémédiable entre les trois tronçons qui constituent le Parlement : le tronçon Berlusconi, le tronçon Grillo et le tronçon Bersani. Tous les trois oscillent entre 25 et 30% des suffrages. Et de l’aveu de tous les observateurs, c’est donc avec un certain courage que le président de la République italienne en exercice a choisi un moindre mal.
A savoir la reconduction du "strano govern", qui ne nécessitera pas une nouvelle question de confiance, en le flanquant de deux commissions d’experts reconnus valables par tous les partis et mouvements. Ils prépareront le pays aux défis économiques et financiers urgents et aux défis institutionnels tels que la nouvelle loi électorale, la diminution du nombre des parlementaires, la baisse du coût de la politique (émoluments et avantages des députés et sénateurs).

Solution à court terme

Mais il sera difficile qu'ils tombent tous d’accord pour voter, par exemple, une vraie loi anticorruption, une vrai loi contre le conflit d’intérêts ou encore une vraie loi sur l’inéligibilité de Silvio Berlusconi, car les experts qui auront la confiance du même Berlusconi ne le permettraient pas.
En somme, dans sa sagesse, le vieux Président Napolitano, 87 ans, a peut être sauvé la mise, in extremis, avant la réouverture des marchés mardi....
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