Réactions : "Les conditions sont réunies pour une rupture entre Hollande et les Français"
Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le
Voici les premières réactions politiques à l'intervention de François Hollande, invité jeudi 28 mars du journal télévisé de France 2.
- Laurent Wauquiez, vice-président de l'UMP
"C'est une émission pour rien et une occasion perdue pour le pays. Il n'y a eu aucune annonce substantielle et aucun changement de cap. On repart avec autant d'inquiétude et même une question : le pédalo n'est-il pas en train detourner en rond ? On a eu droit à un extraordinaire exercice d'autosatisfaction. François Hollande est sans doute le seul en France à croire encore que tout ce qu'il fait est bien [...]. Pour moi, le grand absent de cette émission, ce sont les classes moyennes pour lesquelles il n'a rien dit."
- Brice Hortefeux, ancien ministre UMP
"Le président de la République a jonglé ce soir avec les mots, les chiffres et les dates : rappel du passé, annonce pour l'avenir, rien sur le présent. Il a décrit ce qu'il comptait faire ou ce qu'il faudrait faire, mais sans comprendre apparemment que les Français veulent des actes sans attendre, exigent un cap sans flottement, et méritent des résultats sans délai. C'est ainsi l'illusion d'un président : à aucun moment il n'a reconnu avoir nié la réalité, masqué les difficultés et sous-estimé les efforts."
- Marine Le Pen, présidente du Front national
Mme Le Pen a jugé que François Hollande s'était "livré à une véritable mise en scène du vide" et que le chef de l'Etat avait "enfilé le petit costume de gouverneur de province de l'Union européenne". "Président d'un gouvernement technique, François Hollande était ce soir le [Mario] Monti français." "Rien de concret àannoncer, rien qui puisse sortir les Français de leur pessimisme", a estimé la présidente du FN dans un communiqué, même si elle a dénoncé l'annonce d'une nouvelle augmentation de la durée de cotisation pour les retraites.
- François Bayrou, président du Modem
M. Bayrou a jugé François Hollande "compétent, connaissant ses dossiers". Il "a en tête la gravité de la crise, mais il n'a pas défini avec suffisamment de force ce que devraient être les grandes lignes d'une politique [...], une ligne politique ce n'est pas une multitude de mesures énumérées les unes après les autres", a-t-il dit sur France 2. "J'ai un désaccord de fond : je ne crois pas devant la situation du pays que les outils soient les bons pour tous et qu'ils soient suffisants", a-t-il ajouté.
- Pierre Laurent, secrétaire national du PCF
"Tout le monde voit que l'austérité mène à l'échec ici comme dans toute l'Europe. Mais le président persiste et signe. Pire, il annonce une année 2013 de hausse continue du chômage, un nouvel allongement de la durée de cotisation des retraites, et sur l'Europe il propose d'aller plus vite dans les sanctions infligées aux peuples en prenant Chypre comme exemple ! [...] Il a vanté l'accord sur l'emploisigné par le Medef et trois organisations syndicales minoritaires en continuant àmasquer les graves reculs des droits sociaux qu'il contient."
- Marie-George Buffet, députée PCF
"J'attendais des réponses d'un président de gauche aux angoisses du peuple de France. J'ai eu droit à un oral d'un énarque. Vingt minutes pour rassurer les chefs d'entreprise, pas un mot pour les salariés en lutte, mais des menaces sur notre système de protection sociale, et la poursuite de la casse des services publics."
- Nathalie Arthaud, Lutte ouvrière
"Au moment même où Hollande se rendait à France Télévisions, les grévistes de PSA étaient embarqués au commissariat du 18e arrondissement après avoirmanifesté dans les locaux du Medef. Ce fait-là en dit plus sur la politique de Hollande que les propos insipides que l'on a entendus ce soir. [...] Hollande ne pouvait pas faire meilleure démonstration de ce qu'il est : l'exécutant des basses œuvres du grand patronat."
- Jean-Luc Mélenchon, Parti de gauche
"Je vais faire une blague à la Hollande, tiens, je vais faire un instant de Hollande", a commenté le coprésident du Parti de gauche sur Europe 1 : "L'Elysée est enlisé". "Il s'est totalement trompé de diagnostic, il le dit lui-même : 'Je ne savais pas que la crise serait aussi dure et qu'elle durerait autant.' Ce qui montre bien qu'il ne comprend rien aux mécanismes de la finance", a accusé l'ancien candidat à l'Elysée.
- Jean-François Copé, UMP
Le président de l'UMP a tiré vendredi à boulets rouges sur la politique de François Hollande. "Les conditions sont hélas réunies pour une rupture profonde entre François Hollande et les Français", a estimé le président de l'UMP sur RTL. Le chef du principal parti de droite a notamment accusé M. Hollande de ne pas avoirde stratégie face à des indicateurs économiques "terriblement aggravés" et defaire preuve d'une "incroyable légèreté" face à l'insécurité. "Je ne cautionnerai pas ces errements", a dit Jean-François Copé. "Il y a un décalage terrible entre celui qui est à l'Elysée et ce qui est en train de se passer dans le pays."
- Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement
Interrogée sur l'absence de citation de membres du gouvernement par François Hollande, Najat Vallaud-Belkacem a assuré que c'était le président qui était attendu à ce rendez-vous télévisé, où il avait déployé une "autorité tranquille". "Je vous rappelle que même constitutionnellement parlant, c'est le président de la République qui fixe les orientations de la politique gouvernementale", a-t-elle rappelé, vendredi, sur Canal+.
- Laurence Parisot, présidente du Medef
Laurence Parisot, juge durement l'annonce présidentielle d'une taxe à 75 % sur les salaires de plus de un million d'euros, qui doit être payée par les sociétés. "Que va-t-il se passer pour les plus riches des Français qui ne travaillent pas dans lesentreprises ? qui sont profession libérale, artistes"... s'est interrogée la patronne du Medef sur France Info. "Je ne comprends pas du tout la philosophie du principe qui a été exprimé hier soir par le président de la République", a souligné Mme Parisot. Français Hollande avait annoncé pendant sa campagne "une taxe spécifique pour les plus fortunés des Français", a-t-elle rappelé, "et là on se retrouve dans quelque chose de totalement différent qui serait payé sous forme de cotisation particulière par les entreprises". "Il y a là quelque chose de tout a fait étrange. Notre pays a besoin de signaux pro-entreprise, et une fois de plus c'est un marqueur anti-entreprise qui est donné par cette approche", a déploré Laurence Parisot. Avec le précédent projet de taxe à 75 %, retoqué par le Conseil constitutionnel, "on avait l'impression que tous nos talents étaient stigmatisés"."Maintenant ce sont les entreprises qui sont stigmatisées", a-t-elle remarqué.
- François Fillon, UMP
"Ce n'est pas un président qui combat la crise, c'est un président qui l'aggrave en prenant des mesures fiscales, en augmentant les charges, en vilipendant pendant des mois les entreprises, en pesant sur le pouvoir d'achat des Français. Il s'est privé de tous les instruments qui permettent de relancer la croissance", a critiqué François Fillon sur Europe 1. "On attend du président de la République qu'il ait une vision plutôt qu'une 'boîte à outils'", a-t-il continué. "Le président de la République ne veut pas admettre qu'il s'est trompé, il ne veut pas admettre que la campagne qu'il a faite a été une campagne qui a été basée sur des mensonges et une mauvaise analyse de la situation", a également dit M. Fillon, selon qui, "on sentmonter une crise profonde, une crise de régime, on sent monter partout dans le pays une violence".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire