30 mars 2013
Venezuela : les bolivariens en campagne ne croient pas aux larmes.
Thierry DERONNE
Qui connaît le peuple vénézuélien sait que son arme la plus redoutable est le grand rire rabelaisien qui se moque des humiliations du patron, le rire souterrain qui libère l’énergie des retruques, ces revanches contre l’Histoire que voudraient écrire à sa place les grands médias ou les « experts en politique ». Le candidat bolivarien Nicolas Maduro en campagne, c’est d’abord cet humour populaire, à rebours des faire-parts occidentaux de fin de la révolution ou de luttes fratricides entre chavistes.
Issu des quartiers populaires de Caracas et des luttes étudiantes contre les régimes répressifs (1) d’avant l’élection de Chavez en 1998, l’ex-syndicaliste du transport public Maduro a aussitôt été dénigré par les médias dominants au Venezuela (2) comme le chauffeur d’autobus, c’est-à-dire comme indigne de la fonction présidentielle. Ministre des Affaires Étrangères (2006-2013), Vice-président de la République (2012-2013), actuel président constitutionnel, Nicolas Maduro n’a pas répondu en brandissant son CV mais en prenant le volant d’un autobus pour conduire 61 familles pauvres jusqu’au seuil de leurs appartements construits dans le cadre de laGrande Mission Logement.
Chaque agression de la droite offre au candidat des révolutionnaires l’occasion d’inventer un bon mot qui ravit et galvanise ses millions de supporters : la hora loca de la oposición, el baile de la obsesión, el Frente de Sifrinos Bolivarianos ou La Guerra de los sesos, expressions intraduisibles en français, tirées de la culture urbaine, de la télénovéla ou du jargon des DJ, et qui ôtent le peu de vernis qui restait au candidat de la droite Capriles Radonski (3), el señorito de los apellidos.
Par contraste, le discours insipide et agressif de Capriles symbolise la droite médiatique latino-américaine piégée par l’avènement de démocraties où le peuple peut enfin voter (4). Selon l’entreprise de sondages états-unienne International Consulting Services (ICS), plus de 63% des vénézuéliens rejettent le programme néo-libéral de Capriles Radonski, et donnent 17 points d’avance au programme socialiste, écologique et participatif du candidat bolivarien....
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Chaque agression de la droite offre au candidat des révolutionnaires l’occasion d’inventer un bon mot qui ravit et galvanise ses millions de supporters : la hora loca de la oposición, el baile de la obsesión, el Frente de Sifrinos Bolivarianos ou La Guerra de los sesos, expressions intraduisibles en français, tirées de la culture urbaine, de la télénovéla ou du jargon des DJ, et qui ôtent le peu de vernis qui restait au candidat de la droite Capriles Radonski (3), el señorito de los apellidos.
Par contraste, le discours insipide et agressif de Capriles symbolise la droite médiatique latino-américaine piégée par l’avènement de démocraties où le peuple peut enfin voter (4). Selon l’entreprise de sondages états-unienne International Consulting Services (ICS), plus de 63% des vénézuéliens rejettent le programme néo-libéral de Capriles Radonski, et donnent 17 points d’avance au programme socialiste, écologique et participatif du candidat bolivarien....
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