Suisse : sus aux trop riches !
Samedi 2 Mars 2013 à 14:30 |
ANNE DASTAKIAN - MARIANNE
Une surprenante initiative populaire organisée ce dimanche 3 mars entend s'attaquer aux rémunérations abusives.
Manifestation organisée à Zurich contre les «requins de la finance», le 30 novembre 2012 - Walter Bieri/AP/SIPA
La révolution viendra-t-elle de Suisse ? Au cours de la dernière décennie, de retentissants scandales liés à des salaires délirants, et plusieurs faillites mémorables, telle celle de Swissair en 2001, ont fait sortir les Suisses de leurs gonds. A tel point qu'à en croire les sondages 57 % des Helvètes, le 3 mars prochain, voteront en faveur de l'initiative populaire contre les rémunérations abusives que Thomas Minder, patron d'une PME du canton de Schaffhouse (dans le nord de la Suisse), a déposée, en 2008, avec plus de 118 000 signatures.
Pourtant, il y a peu encore, nul n'aurait parié un franc suisse sur les chances de ce texte radical, qui prévoit de fixer dans la Constitution helvétique les dispositions suivantes concernant les sociétés cotées en Bourse : chaque année, les actionnaires devront voter la somme globale des rémunérations du conseil d'administration et de la direction, primes de bienvenue et golden parachutes seront désormais interdits, et enfin les caisses de retraite, en qui l'initiative met tous ses espoirs, devront «voter dans l'intérêt de leurs assurés». Tout cela, sous peine d'une condamnation pouvant aller jusqu'à trois ans de prison et six salaires annuels des contrevenants...
En guise de contre-feu, un «contre-projet» plus modéré, inspiré par les milieux d'affaires et d'ores et déjà accepté par le Parlement, rentrerait en vigueur au cas où l'initiative ne passerait pas. Mais c'était compter sans l'opiniâtreté de Minder. Ce quinquagénaire, élu depuis 2011 conseiller aux Etats, la Chambre haute de l'Assemblée fédérale suisse, sans étiquette politique mais proche de l'Union démocratique du centre de Christoph Blocher, surfe avec talent sur le mécontentement croissant de ses concitoyens.
Car, depuis 2008, les salaires des grands patrons helvètes n'ont cessé d'enfler, au point de dépasser, globalement, les plus hauts salaires de notre continent. En 2011, la rémunération moyenne des directeurs généraux des principales sociétés cotées a atteint plus de 8 millions d'euros, contre 6,7 en Grande-Bretagne et 6,66 en Allemagne ! La même année, en Europe, seul le patron de Volkswagen a gagné plus que celui du géant pharmaceutique bâlois Novartis, Daniel Vasella. Lequel aurait touché 287 millions de francs suisses (230 millions d'euros) entre 2002 et 2011, et s'apprêtait à quitter son poste avec 72 millions de francs suisses, au titre de la clause de non-concurrence. Un pactole auquel il a dû renoncer aussitôt après l'avoir lui-même rendu public, face au tollé général...
Pourtant, il y a peu encore, nul n'aurait parié un franc suisse sur les chances de ce texte radical, qui prévoit de fixer dans la Constitution helvétique les dispositions suivantes concernant les sociétés cotées en Bourse : chaque année, les actionnaires devront voter la somme globale des rémunérations du conseil d'administration et de la direction, primes de bienvenue et golden parachutes seront désormais interdits, et enfin les caisses de retraite, en qui l'initiative met tous ses espoirs, devront «voter dans l'intérêt de leurs assurés». Tout cela, sous peine d'une condamnation pouvant aller jusqu'à trois ans de prison et six salaires annuels des contrevenants...
En guise de contre-feu, un «contre-projet» plus modéré, inspiré par les milieux d'affaires et d'ores et déjà accepté par le Parlement, rentrerait en vigueur au cas où l'initiative ne passerait pas. Mais c'était compter sans l'opiniâtreté de Minder. Ce quinquagénaire, élu depuis 2011 conseiller aux Etats, la Chambre haute de l'Assemblée fédérale suisse, sans étiquette politique mais proche de l'Union démocratique du centre de Christoph Blocher, surfe avec talent sur le mécontentement croissant de ses concitoyens.
Car, depuis 2008, les salaires des grands patrons helvètes n'ont cessé d'enfler, au point de dépasser, globalement, les plus hauts salaires de notre continent. En 2011, la rémunération moyenne des directeurs généraux des principales sociétés cotées a atteint plus de 8 millions d'euros, contre 6,7 en Grande-Bretagne et 6,66 en Allemagne ! La même année, en Europe, seul le patron de Volkswagen a gagné plus que celui du géant pharmaceutique bâlois Novartis, Daniel Vasella. Lequel aurait touché 287 millions de francs suisses (230 millions d'euros) entre 2002 et 2011, et s'apprêtait à quitter son poste avec 72 millions de francs suisses, au titre de la clause de non-concurrence. Un pactole auquel il a dû renoncer aussitôt après l'avoir lui-même rendu public, face au tollé général...
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