Natalie Nougayrède, le terrain à la une du «Monde»
Vendredi 1 Mars 2013 à 19:09 |
ANNE DASTAKIAN - MARIANNE
Natalie Nougayrède, première femme aux commandes du prestigieux quotidien du soir, a été élue haut la main par ses pairs, avec 79,4% des suffrages, vendredi 1er mars.
La nouvelle directrice du quotidien du soir, Natalie Nougayrède - DR
Chevelure auburn flamboyante, mise soignée, l’air un brin timide, la nouvelle directrice du Monde, Natalie Nougayrède, 46 ans, est un mélange très anglo-saxon de rigueur et de distance, mâtiné d’auto-dérision.
N’ayant jamais, jusque là, exercé de poste de responsabilité, elle faisait, voici quinze jours à peine, figure de candidate inattendue face aux trois autres challengers, tous journalistes au Monde, Alain Faujas, Arnaud Leparmentier, et Frank Nouchi. Reconnue pour son talent et sa rigueur, mais jusque là peu connue de ses collègues, elle est parvenue à les convaincre de sa détermination et du sérieux de son projet.
Parfaite anglophone, et russophone, cette journaliste entrée au Monde en 1996, a fait ses premières armes sur le terrain de l’ancien monde communiste, dont elle a vécu les derniers jours, encore étudiante en journalisme, lors de la chute du Mur, à Prague, fin 1989. Après un passage au Service étranger de Libération, en 1990, elle décroche son premier poste de correspondante à Prague. Elle y suit les premiers pas de la transition post-communiste, jusqu’à la division de la Tchécoslovaquie en 1993. Elle poursuit sa route à l’Est vers le Caucase, où elle couvre notamment la guerre arméno-azérie du Karabakh, ainsi que les ondes de choc de la guerre civile en Géorgie. C’est en Ukraine qu’elle commence à collaborer avec leMonde, en tant que pigiste, avant d’intégrer la rédaction en 1996.
Nommée correspondante permanente à Moscou en 2001, l’année suivant l’accession au Kremlin de Vladimir Poutine, et jusqu’en 2005, elle se rend à de nombreuses reprises en Tchétchénie, ravagée par un second conflit sanglant avec Moscou. En 2004, elle reçoit le prix Albert-Londres pour sa couverture de la prise d'otages meurtrière dans l'école de Beslan (Caucase).
A son retour de Moscou, Natalie Nougayrède s’oriente vers la couverture de la diplomatie. En dépit des efforts du ministre des Affaires étrangères de l’époque Bernard Kouchner, pour l’écarter de ce dossier. Car, apparemment rebuté par son intransigeance, et son sens critique, Kouchner commença par refuser sa présence lors d’une interview qu’il accordait au Monde, en 2008. Avant de la faire carrément escorter par la maréchaussée jusqu’à la sortie, lors de la Conférence des Ambassadeurs, organisée chaque année au Quai d’Orsay. Une virulente protestation, signée de la Direction du journal, mit fin à ce ridicule boycott.
Cinq ans plus tard, Kouchner doit manger son chapeau...
N’ayant jamais, jusque là, exercé de poste de responsabilité, elle faisait, voici quinze jours à peine, figure de candidate inattendue face aux trois autres challengers, tous journalistes au Monde, Alain Faujas, Arnaud Leparmentier, et Frank Nouchi. Reconnue pour son talent et sa rigueur, mais jusque là peu connue de ses collègues, elle est parvenue à les convaincre de sa détermination et du sérieux de son projet.
Parfaite anglophone, et russophone, cette journaliste entrée au Monde en 1996, a fait ses premières armes sur le terrain de l’ancien monde communiste, dont elle a vécu les derniers jours, encore étudiante en journalisme, lors de la chute du Mur, à Prague, fin 1989. Après un passage au Service étranger de Libération, en 1990, elle décroche son premier poste de correspondante à Prague. Elle y suit les premiers pas de la transition post-communiste, jusqu’à la division de la Tchécoslovaquie en 1993. Elle poursuit sa route à l’Est vers le Caucase, où elle couvre notamment la guerre arméno-azérie du Karabakh, ainsi que les ondes de choc de la guerre civile en Géorgie. C’est en Ukraine qu’elle commence à collaborer avec leMonde, en tant que pigiste, avant d’intégrer la rédaction en 1996.
Nommée correspondante permanente à Moscou en 2001, l’année suivant l’accession au Kremlin de Vladimir Poutine, et jusqu’en 2005, elle se rend à de nombreuses reprises en Tchétchénie, ravagée par un second conflit sanglant avec Moscou. En 2004, elle reçoit le prix Albert-Londres pour sa couverture de la prise d'otages meurtrière dans l'école de Beslan (Caucase).
A son retour de Moscou, Natalie Nougayrède s’oriente vers la couverture de la diplomatie. En dépit des efforts du ministre des Affaires étrangères de l’époque Bernard Kouchner, pour l’écarter de ce dossier. Car, apparemment rebuté par son intransigeance, et son sens critique, Kouchner commença par refuser sa présence lors d’une interview qu’il accordait au Monde, en 2008. Avant de la faire carrément escorter par la maréchaussée jusqu’à la sortie, lors de la Conférence des Ambassadeurs, organisée chaque année au Quai d’Orsay. Une virulente protestation, signée de la Direction du journal, mit fin à ce ridicule boycott.
Cinq ans plus tard, Kouchner doit manger son chapeau...
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