Alors que les premiers militaires français doivent quitter le Mali d'ici fin avril, les Nations unies envisagent de déployer une mission de maintien de la paix forte de 11 200 hommes au maximum, selon un rapport de son secrétaire général publié mardi 26 mars. Il y a dix jours, elle était annoncée pour juillet mais ce nouveau document ne le précise pas.  
"Etant donné le niveau et la nature de la menace résiduelle, il y aura absolument besoin d'une force parallèle opérant au Mali (et potentiellement dans la sous-région) aux côtés de la mission de l'ONU afin de mener des opérations importantes de combat et de contre-terrorisme", souligne le rapport. Cette exigence, non précisée, semble indiquer que l'ONU souhaite le maintien d'une présence militaire française "nécessaire pour un certain temps" en appui à sa "mission de stabilisation".
Le texte ne fait pas référence explicitement aux troupes françaises et présente ce dispositif comme une des "deux options possibles soumises à l'examen du Conseil de sécurité". L'autre option consiste à "renforcer la mission politique" de l'ONU au Mali tout en laissant à la Misma, la force panafricaine, le soin d'assurer la sécurité. Elle serait déployée "essentiellement dans le nord, avec pour base logistique possible Gao ou Sevaré".

L'ONU se prépare à "affronter des menaces inédites"

"Le processus politique accuse un retard dangereux", constate aussi le secrétaire général, qui laisse entendre que "les conditions ne sont pas mûres pour la tenue dans le calme d'élections libres et crédibles et paisibles" au Mali. "En l'absence de réconciliation, il y a peu de place pour un débat politique constructif et les élections pourraient provoquer un regain d'instabilité et même des violences", affirme-t-il.
A l'issue d'une visite d'une semaine au Mali à la mi-mars, le sous-secrétaire général aux opérations de maintien de la paix de l'ONU Edmond Mulet, avait lui aussi brossé un tableau sombre, estimant "peu probable que les élections puissent se tenir d'ici juillet". Dans le compte-rendu confidentiel de sa mission, ce dernier jugeait que l'influence que continue d'avoir l'ex-putschiste Amadou Sanogo "va rendre plus compliqué de mener des réformes significatives". Et de conclure que l'ONU se prépare à affronter au Mali"des menaces inédites, jamais rencontrées dans un contexte de maintien de la paix".
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