PARIS
(Reuters) - François Hollande a réaffirmé mardi sa "volonté"
d'inverser la courbe du chômage, en hausse depuis 22 mois, d'ici la fin de
l'année 2013, un objectif auquel l'opposition de droite ne croit pas.
"Ce
n'est pas un problème de conviction, pas simplement une croyance, c'est une
volonté, c'est un objectif, et je m'y tiendrai", a dit le chef de l'Etat
français lors d'une conférence de presse avec le président du gouvernement
espagnol, Mariano Rajoy.
Les
mesures prises ces derniers mois par le gouvernement "vont connaître leur
effet", a-t-il assuré.
Selon
les chiffres publiés mardi par le ministère du Travail, le nombre de demandeurs
d'emploi a augmenté de 0,6% en février pour le 22e mois consécutif, non loin du
record établi en janvier 1997.
Le
nombre de demandeurs d'emploi n'ayant pas travaillé a augmenté de 18.400 le
mois dernier en France métropolitaine pour atteindre 3.187.700, proche du
record de 3.195.500 établi il y a 16 ans.
"Je
pourrais dire c'est moins, deux fois moins qu'au mois de janvier mais c'est
trop par rapport à ce que vivent des compatriotes : la précarité, le doute,
l'inquiétude", a commenté François Hollande.
Pour
le chef de l'Etat, l'inversion de la courbe du chômage "qui n'interviendra
qu'à la fin de l'année, c'est l'engagement que j'ai pris, pour être durable,
devra être alimenté par la croissance".
"Pour
réduire le chômage nous avons besoin de croissance en France et en
Europe", a plaidé le président.
"L'essentiel
de nos échanges se trouve sur le marché européen. Quand nous sommes en
récession, la France ne peut pas être en expansion".
La
question du chômage, principale préoccupation des Français, sera au coeur de
l'intervention télévisée de François Hollande jeudi soir sur France 2.
"DÉCONNECTÉ
DE LA RÉALITÉ"
De
nombreux commentaires critiques ont accompagné la publication des chiffres du
chômage pour février, à commencer par celui du président de l'UMP,
Jean-François Copé.
"Ces
chiffres extrêmement préoccupants montrent à quel point François Hollande est
déconnecté de la réalité", écrit-il dans un communiqué.
"Contrairement à ce qu'affirme François Hollande, rien n'indique
malheureusement que la courbe du chômage s'inversera cette année".
Pour
le député UMP Bernard Accoyer, "le gouvernement se retrouve face à une
réalité triste et implacable: il n'y aura pas d'inversion possible de la courbe
du chômage si le gouvernement ne change pas de politique".
Même
pessimisme du côté de François Sauvadet, vice-président du groupe UDI, selon
qui "le gouvernement ne pourra durablement continuer à accuser le passé de
cette situation".
Dans
une critique implicite de l'équipe dirigeante l'ayant précédé, François
Hollande, au pouvoir depuis dix mois, a fait remarquer que le nombre de
demandeurs d'emploi avait augmenté d'un million ces cinq dernières années.
"Sur
les 60 derniers mois, il y a eu 52 mois de hausse et huit mois de baisse",
a-t-il rappelé.
A
l'Assemblée nationale mardi après-midi, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault,
a sonné la "mobilisation générale" pour l'emploi.
Elizabeth
Pineau et Julien Ponthus, édité par Gérard Bon
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