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vendredi 1 mars 2013

C'est officiel, Parisot veut rester à la tête du Medef


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C'est officiel, Parisot veut rester à la tête du Medef

Créé le 01-03-2013 à 13h04 - Mis à jour à 13h10

Laurence Parisot vient d'annoncer qu'elle souhaitait rester à la tête du Medef. Selon les statuts en cours, elle devrait pourtant quitter son poste en juillet prochain. Et ne peut briguer un 3ème mandat. Mais il en faut plus pour décourager la patronne.

Laurence Parisot est officiellement candidate à un troisième mandat à la tête du Medef. (CHAMUSSY/SIPA)
                                 Laurence Parisot est officiellement candidate à un troisième mandat à la tête du Medef.                                 (CHAMUSSY/SIPA)
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Cette fois, ça y est, Laurence Parisot sort clairement du bois. Elle explique dans un entretien au Monde datée du samedi 2 mars, vouloir rester à la tête du Medef. Selon les statuts en cours, Laurence Parisot devrait pourtant quitter son poste en juillet prochain. Et ne peut briguer un 3ème mandat. Mais il en faut plus pour décourager la patronne.
Goût du pouvoir
Reste que cette patronne de l’IFOP, élue en 2005 et réélue pour trois ans en 2010, a pris goût au pouvoir. Vise-t-elle juste une prolongation de mandat ou court-elle carrément vers un nouveau mandat, le mystère plane. Laurence Parisot assure n’avoir pas encore décidé si elle privilégie une prolongation de son mandat ou si elle se représente pour être réélue.
Cela fait une semaine que le tout Paris bruisse de cette annonce. Mais faisant monter le suspens, la patronne des patrons avait pris soin de démentir très officiellement mercredi 27 février son intention d’y aller. Elle expliquait vouloir encore se laisser du temps. Depuis plusieurs mois, elle avait laissé apparaître son envie de rester présidente du Medef, répétant à l’envie « qu’elle aimait le job ». Surtout, elle avait en janvier, saisi l'instance interne chargée de réfléchir aux statuts du Medef, lui demandant de remédier à leur caractère «bancal»: ceux-ci prévoient que le premier mandat du président dure cinq ans et le second, trois ans. Le comité statutaire devrait rendre son avis le 18 mars prochain. Malgré ses circonvolutions, il ne faisait aucun doute que Laurence Parisot s’accroche à son poste. Les mauvaises langues expliquent cette obstination par son absence de point de chute. Après avoir tout fait pour obtenir un poste de commissaire européen, elle n’a pas d’autres pistes.
Un timing serré
Ce vendredi matin 1er mars, Laurence Parisot était à Rungis pour visiter la filière viande. Comme l’avaient fait avant elle, les présidents de la République - François Hollande ou Nicolas Sarkozy-, cette fine politique déambulait, drapée dans un tablier blanc, dans les allées du plus grand marché de France. Façon de soigner son entrée en campagne.
Si Laurence Parisot se dévoile aujourd’hui, ce n’est évidemment pas un hasard. Elle est pressée par le calendrier. La semaine prochaine, le 6 mars, l’UIMM, la principale fédération du Medef, tient sa convention annuelle. Avec au programme, une réflexion autour de l’élection de l’organisation patronale. Une candidature de Frédéric Saint-Geours, le président de l’UIMM est aussi dans les tuyaux. Mais le patron des marques de PSA ne peut le faire qu’en respectant les règles fixées par ses instances. Il ne peut donc se dévoiler qu’après le 6 mars. Laurence Parisot en se dévoilant aujourd’hui, espère lui couper l’herbe sous le pied. Aura-t-il suffisamment de détermination pour se lancer contre celle qui occupe la place depuis 8 ans ? Au nom d’un maintien de l’unité patronale dont il est si soucieux, ne va-t-il pas plutôt se raviser ? Tout dépend de sa détermination. D’autant que Pierre Gattaz, le président du GFI , postulant déjà déclaré pourrait être soutenu par sa fédération …qui n’est autre que l’UIMM.
Cette semaine, enfin, le rythme s’est aussi accéléré, parce que d’autres candidats sont entrés dans la danse, mettant un peu plus la pression à Laurence Parisot . Geoffroy Roux de Bezieux s’est effet déclaré il y a quelques jours comme candidat officiel au poste. De quoi mettre à mal l’argument sur lequel Laurence Parisot surfe sans vergogne : la patronne du Medef se présente comme la seule capable de gérer l’institution dans un contexte de crise économique sans précédent. Quitte à dramatiser d’ailleurs la situation.
Prochaine étape ?
Dans ce contexte, la prochaine étape est juridique. Les changements de statuts sont-ils possibles au sein du Medef ? Même si le comité statutaire rend un avis positif, la modification devrait être validée en conseil exécutif, puis par une assemblée générale. Ce qui n’est pas rien. Car si le conseil exécutif est réputé comme plutôt favorable à Laurence Parisot, du côté de l’assemblée générale rien n’est moins sûr. C’est ce coup de poker qu’a décidé de jouer Laurence Parisot.
Connue pour être culottée, et n’avoir peur de rien, elle explique dans le Monde « J’ai l’audace d’espérer pouvoir soumettre ma candidature à un troisième mandat ». Et d’ajouter, « le tam-tam selon lequel je serais une putschiste, ou classable dans la même catégorie que M. Poutine, procède d'une intention destructrice que je ne peux laisser se développer plus longtemps ».
La prochaine élection du Medef promet d’être pleine de rebondissements !
Preuve en est, Thibault Lanxade, jeune entrepreneur candidat à la présidence du Medef a déjà donné la réplique. Non sans humour, il propose que tous les dirigeants se cotisent pour offrir un gilet de sauvetage à Laurence Parisot, afin que cette passionnée de kite-surf retrouve le bon cap.

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