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mercredi 27 février 2013

Indignez-vous! un cri contre les démolisseurs d'aujourd'hui

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 le 27 Février 2013

Indignez-vous! un cri contre les démolisseurs d'aujourd'hui


Les formidables paroles d’insurrection et d’espérance du résistant Stéphane Hessel
                             
                             Indignez-vous le livre de Stéphane Hessel
Mort de Stéphane Hessel. Sorti en octobre 2010, Indignez-vous! a dépassé les 4 millions d'exemplaires dans 35 pays. Son retentissement mondial a suscité le mouvement des Indignés à travers le monde. Dans l'Humanité du 30 octobre 2010, Charles Sylvestre entrevoyait déjà les raisons d'un tel phénomène.
"Ayant épuisé les grandes routes de l’histoire, les meilleures comme les pires, l’ambassadeur Stéphane Hessel n’y va pas par quatre chemins: de cette exhortation « Indignez-vous », il a fait le titre d’un formidable petit livre en forme de message d’espoir: douze pages denses, écrites d’un seul souffle, impitoyables pour le pouvoir de l’argent, merveilleusement détachées de tout intérêt personnel.
Puisqu’il est tant question de la vieillesse, aujourd’hui, à propos des retraites, écoutons ce sage du grand âge. Tout est dit dès les premières lignes: «93 ans. C’est un peu la toute dernière étape. La fin n’est plus bien loin. Quelle chance de pouvoir en profiter pour rappeler 
ce qui a servi de socle à mon engagement politique: 
les années de résistance et le programme élaboré 
il y a soixante-six ans par le Conseil national 
de la Résistance.»
 On connaît la source de l’indignation de Stéphane Hessel, Greco dans la France libre: la lutte à mort avec le nazisme, la pendaison qu’il a frôlée dans le camp de Buchenwald, le combat sans relâche contre le reniement du programme de la Résistance. Mais son Indignez-vous !, plus qu’une remémoration, bien mieux qu’un ressassement, est un cri d’aujourd’hui, un cri contre les démolisseurs à l’œuvre sous nos yeux.
Nicolas Sarkozy n’est même pas nommé, Hessel est au-dessus, il dénonce l’entreprise qui n’est pas celle d’un seul homme, qui s’acharne à ruiner la Sécurité sociale, les retraites, la presse indépendante, 
la démocratie. 
Il s’épouvante à la vue de ce qui se passe en Palestine, 
la négation par le pouvoir israélien des droits 
de l’homme qui ont été le combat de toute sa vie.
 La force du résistant est dans son inébranlable confiance. À l’exaspération, il préfère l’espérance. Il invite à l’insurrection « pacifique ». Il mise sur les réseaux. Et, au-delà, sur la capacité des citoyens 
à se retrouver pour bâtir une société digne des idéaux de la Libération.
Aux jeunes générations, il dit : « Prenez le relais, indignez-vous ! » Il n’est pas seul. En 2004, pour les soixante ans 
du programme du CNR, ils étaient treize à signer le manifeste des résistants : «Créer c’est résister, résister c’est créer.» Ils sont moins nombreux aujourd’hui. 
À bientôt 96 ans, Raymond Aubrac, quand 
il le peut, court encore dans les lycées. C’est d’une sorte de conseil des anciens, un peu à l’image des sages de village africain, dont la France est encore dotée. 
Le relais est impératif. On ne sait si Stéphane Hessel s’est mêlé aux manifestants d’octobre, mais 
la coïncidence entre son Indignez-vous ! 
et l’indignation de la rue est un signe. Qui a parlé de rupture entre le peuple et les élites ? Pas Hessel, pas Aubrac, pas Séguy ! Il est vrai que ces élites-là, les authentiques, ne sont pas tous les jours dans 
les 20 heures de la télévision. Hélas !
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