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mercredi 27 février 2013

Une leçon italienne ? Pas seulement…L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES par Daniel Gluckstein,


Une leçon italienne ? Pas seulement…

L'éditorial d'Informations Ouvrières
L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES
par Daniel Gluckstein,

Secrétaire national du POI.
Que les élections italiennes marquent un rejet de l’Union européenne symbolisées par la défaite cinglante de Monti, tous les commentateurs en conviennent.
Mais il y a plus : le scénario prévu — selon lequel la « gauche » devait succéder au centre pour poursuivre les politiques d’austérité dictées par Bruxelles — ne pourra se réaliser. L’Italie sort ingouvernable de ces élections (lire page 11). D’où l’inquiétude des marchés, des gouvernants, de l’Union européenne.
Un dirigeant du Parti démocrate (lointain héritier du PC italien) fulmine contre Beppe Grillo : « Il se prononce contre l’euro, contre l’Union européenne, c’est une politique d’extrême droite. » Etre contre l’Union européenne, ce serait être d’extrême droite ? Imaginons un instant que les partis qui, historiquement, trouvent leurs racines dans le mouvement ouvrier, aient — conformément aux aspirations de la population laborieuse — mené campagne pour la rupture avec l’Union européenne : Grillo aurait-il fait 25 % des voix ? N’est-ce pas précisément parce que tous les partis se sont alignés sur l’Union européenne qu’on en arrive à la situation actuelle ?
Entendu à France Info, ce mardi matin, ce commentaire : « C’est évidemment un vote contre les politiques d’austérité et de rigueur. Combien de temps est-ce que ça peut tenir comme ça ? Est-ce que le prochain gouvernement italien, quel qu’il soit, pourra poursuivre une politique d’austérité ? Il sera sans doute obligé de le faire pour des raisons bien compréhensibles en Europe, mais ce n’est plus possible aujourd’hui en Europe de continuer à faire ces politiques en croyant que les populations vont les accepter. A Madrid, ce week-end, il y a eu des millions de manifestants. En Grèce, ça a explosé. Quand est-ce que ça va exploser en France ? La leçon italienne, c’est qu’elle n’est pas italo-italienne. Elle est européenne. Crise sociale, crise politique plus crise de l’Europe, c’est l’équation italienne, mais c’est aussi l’équation européenne. »
Tandis que le gouvernement Hollande-Ayrault prépare son « programme de stabilité », soumis à l’Union européenne au plus tard le 30 avril, et annonce que retraites, Sécurité sociale, allocations familiales seront mises à contribution pour réduire les déficits publics, le chômage bat un nouveau record, le pays s’enfonce dans la précarité… Et la radio publique ne s’interroge même pas sur le risque d’une explosion sociale, mais sur sa date : « Quand est-ce que ça va exploser en France ? »
Dans une telle situation, aider à réaliser l’unité des rangs de la classe ouvrière avec ses organisations contre la soumission aux plans de l’Union européenne est une question vitale. L’appel des confédérations CGT et CGT-FO à se mobiliser le 5 mars contre la transposition dans la loi de l’accord Medef-CFDT est un point d’appui d’une importance décisive.
Au-delà, la leçon italienne, c’est l’urgence à forger un parti ouvrier qui affirme l’exigence de rupture avec l’Union européenne, et la nécessité de combattre et défaire toutes les politiques d’austérité, d’où qu’elles viennent, de droite comme de gauche, et quelle que soit la couleur du gouvernement.
L’appel lancé par le bureau national du Parti ouvrier indépendant (lire ici) à préparer le IVe Congrès ouvert du parti dans des assemblées publiques, des meetings, des débats a pour objectif d’aider à rassembler cette force qui bloquera en France la mise en œuvre des politiques de désastre et de désolation qui frappent les travailleurs dans toute l’Europe.

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