Par René Merle • Internationale • Mardi 26/02/2013 • 0 commentaires • Lu 37 fois •
En 2012, Aliberti editore publiait un bref opuscule qui relança de façon fracassante le débat italien sur la nature, le rôle et l’avenir des partis : "Enrico Berlinguer e la questione morale". Il s’agissait de la réédition, quelque peu remise en forme, du fameux entretien de 1981 entre le dirigeant communiste et le célèbre journaliste Eugenio Scalfari, qui le publia alors dans son journal "La Repubblica". Le tout préfacé au présent par le journaliste Luca Telese (communiste atypique et gendre de Berlinguer).
L’opération n’était manifestement pas innocente. Scalfari [1924], qui fit ses armes journalistiques dans la presse fasciste, (la seule autorisée !), libéral, radical, puis socialiste, est devenu une figure majeure de la vie politique italienne. Joué par Giulio Bosetti, il est le journaliste du film sur Andreotti, "Il Divo" (2008). Il fut à l’origine et à la tête des deux grands organes du centre gauche, "L’Espresso" et "La Repubblica". On connaît le rôle de ce puissant groupe de presse dans le suicide du Parti communiste italien et, après quelques avatars, dans la naissance du PD (Parti démocrate), conglomérat de centre gauche à l’américaine.
Que dit Berlinguer ? Voyons, pour aller vite. Au sortir de vingt ans de dictature fasciste et de parti unique, la Constitution de la République portait une vision positive sur l’existence des partis, dont les oppositions sont utiles si elles concourent au bien public. Cf. son article 49 : « Tous les citoyens ont le droit de s’associer librement en partis pour concourir de façon démocratique à déterminer la politique nationale ».
Or, en 1981, Berlinguer critiquait durement les Partis.
Bien sûr, en constatant les scandales de corruption et malversations qui compromettaient tant de politiques, il anticipait la vague purificatrice de « Mani pulite » (Mains propres) à partir de 1992 ; (pour autant, les scandales n’ont pas cessé d’éclater jusqu’à aujourd’hui, et ne sont pas pour rien dans la désaffection des Italiens à l’égard des partis…) Mais après tout, la question de l’honnêteté suspecte de la classe dirigeante est un grand classique, voire un poncif. En fait, c’est sur un autre plan, bien plus grave encore, que Berlinguer posait la question politique, en dénonçant le fait que les partis (hormis le sien, qu’il met à part, et encore…), au lieu de concourir loyalement à l’intérêt général, dont l’État est dépositaire, étaient devenus avant tout « des machines de pouvoir et de clientèles », envahissant les institutions à tous les niveaux, et totalement déconnectées de la recherche du Bien commun.
Bien malgré lui, Berlinguer, ou plutôt l’icône moralisante qu’il est devenue pour beaucoup (y compris nombre de ceux qui le critiquaient avant sa mort, en 1984) apportait ainsi de l’eau au moulin des pourfendeurs des partis et de la politique, et confortait l’expérience gouvernementale Monti, initiée en novembre 2011....
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