Chômage : "Le gouvernement limite l'hémorragie sans la stopper"
Créé le 26-02-2013 à 16h12 - Mis à jour à 17h10
Par Renaud Fevrier
Pour l'économiste Mathieu Plane, il faudrait renouer avec une croissance de plus de 1,5% pour inverser la courbe du chômage. Interview.
Les chiffres du chômage annoncés ce mardi 26 février devraient être en hausse pour le 21e mois consécutif et flirter avec le record de 1997. Cette année-là, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité (catégorie A) avait atteint 3.205.000 personnes. L'action du gouvernement permet juste "de limiter l'hémorragie" selon Mathieu Plane, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).
Comment expliquez-vous la hausse du chômage ininterrompue depuis près de deux ans ?
- La situation actuelle s'explique très clairement par la dégradation de l'activité. L'évolution du chômage est intimement liée à l'évolution du PIB.
L'Etat, les ménages et les entreprises sont tous les trois dans des situations critiques. C'est une équation insoluble pour le gouvernement : sa volonté de réduire le déficit budgétaire a forcément impacté la consommation et l'investissement, ralentissant d'autant la croissance. Sans compter que les exportations (qui représentent environ 30% du PIB) ne tirent pas l'économie française puisque nos partenaires européens pratiquent les mêmes politiques d'austérité que nous.
Avec une croissance proche de 0% en 2013, l'augmentation du nombre de demandeurs d'emploi devrait donc se poursuivre en France. Pour inverser la courbe du chômage, il faudrait que le gouvernement consacre une partie des 36 milliards d'euros d'efforts budgétaire à l'investissement, aux chômeurs de longue durée, etc.
Comment jugez-vous les mesures prises par le gouvernement (emplois d'avenir, contrats de génération et crédit d'impôts pour les entreprises) ?
- On ne va pas cracher dans la soupe ! Tout est bon à prendre. Les emplois d'avenir et les contrats de génération devraient créer 90.000 emplois en 2013. Sans ces deux mesures, ce serait donc 90.000 chômeurs de plus.
L'action du gouvernement permet de limiter l'hémorragie, mais malheureusement pas de la stopper. L'Etat joue le rôle d'amortisseur. Pour toute nouvelle mesure, il faudrait trouver un financement supplémentaire. Mais où prendre l'argent ?
Bruxelles prévoit 1,2% de croissance en France en 2014. La courbe du chômage s'inversera-t-elle à ce moment-là ?
- Le seuil de création d'emploi se situe à environ 1% de croissance....
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