Ecole : la concertation selon Bertrand Delanoë
Lundi 25 Février 2013 à 15:20 |
GUY KONOPNICKI - MARIANNE
La réforme des rythmes scolaires, qui n’est pas forcément une mauvaise idée, soulève, à Paris plus qu’ailleurs, des problèmes dont on imagine mal qu’ils puissent être résolus dès septembre 2013.
La réforme des rythmes scolaires, qui n’est pas forcément une mauvaise idée, soulève, à Paris plus qu’ailleurs, des problèmes dont on imagine mal qu’ils puissent être résolus dès septembre 2013.
Le nouvel aménagement des horaires devrait permettre aux enfants de participer à des activités culturelles, artistiques et sportives. Belle idée ! L’ennui c’est qu’elle est incompatible avec la politique de réduction budgétaire, appliquée tant à l’école qu’aux dépenses municipales. Pour appliquer la réforme dès le mois de septembre 2013, objectif fixé par Bertrand Delanoë, la Mairie de Paris devrait ouvrir plusieurs milliers de postes d’animateurs sportifs et culturels, embaucher des enseignants de musique et d’art plastiques. Il lui faudra en outre trouver des locaux, sachant que les équipements municipaux ne peuvent satisfaire une envolée de la demande, surtout dans les grands arrondissements populaires.
Qu’à cela ne tienne ! Puisqu’il n’y a pas d’argent, que la réforme passe par une gestion de la pénurie, Bertrand Delanoë lance une concertation et organise de grands débats publics dans les arrondissements. Les premières réunions ont été quelques peu mouvementées, Bertrand Delanoë et Anne Hidalgo ont dû affronter une contestation particulièrement vive sur les terres d’élection de la gauche, les arrondissements de l’Est et du Nord de la capitale. De nombreux enseignants et parents d’élèves jugeant irréaliste la précipitation de la réforme, les élus municipaux en ont conclu qu’ils avaient en face d’eux une opposition structurée. La concertation avait pourtant commencé le 24 janvier dans le XIXème arrondissement, où François Hollande avait obtenu 67,5% des suffrages à l’élection présidentielle.
Pour permettre aux élus de parler devant des salles moins hostiles, le plus simple était d’en maîtriser la composition.
Les enseignants et les parents d’élèves se rendant aux réunions ultérieures, convoquées pour 20h45 ont pu constater une affluence exceptionnelle. Les militants du PS, qui ne sont pas tous enseignants ou parents d’élèves, avaient reçu un appel de leur parti les enjoignant de participer impérativement à ces réunions (voir illustration ; convocation des militants PS).
Le texte de cet appel les appelait à venir dès vingt heures, pour occuper les premiers rangs avant « les opposants ». Les militants ainsi mobilisés ont également reçu un argumentaire, pour défendre la réforme et, surtout, pour préparer des questions qui ne fâchent pas les élus. Tant et si bien, que les citoyens directement concernés par la réforme des rythmes scolaires ont eu la parole, au mieux, en fin de réunion.
Les socialistes se contentaient, jusque là, de manipuler les réunions internes. Ils transposent la méthode dans les concertations publiques, organisées par la Mairie de Paris !
Cela pourrait être pire. On a vu, jadis, un homme politique faire appel à une agence de figuration pour s’assurer un auditoire. Par chance, la rigueur interdit de s’adresser à Pôle emploi pour embaucher les acteurs de la concertation !
Le nouvel aménagement des horaires devrait permettre aux enfants de participer à des activités culturelles, artistiques et sportives. Belle idée ! L’ennui c’est qu’elle est incompatible avec la politique de réduction budgétaire, appliquée tant à l’école qu’aux dépenses municipales. Pour appliquer la réforme dès le mois de septembre 2013, objectif fixé par Bertrand Delanoë, la Mairie de Paris devrait ouvrir plusieurs milliers de postes d’animateurs sportifs et culturels, embaucher des enseignants de musique et d’art plastiques. Il lui faudra en outre trouver des locaux, sachant que les équipements municipaux ne peuvent satisfaire une envolée de la demande, surtout dans les grands arrondissements populaires.
Qu’à cela ne tienne ! Puisqu’il n’y a pas d’argent, que la réforme passe par une gestion de la pénurie, Bertrand Delanoë lance une concertation et organise de grands débats publics dans les arrondissements. Les premières réunions ont été quelques peu mouvementées, Bertrand Delanoë et Anne Hidalgo ont dû affronter une contestation particulièrement vive sur les terres d’élection de la gauche, les arrondissements de l’Est et du Nord de la capitale. De nombreux enseignants et parents d’élèves jugeant irréaliste la précipitation de la réforme, les élus municipaux en ont conclu qu’ils avaient en face d’eux une opposition structurée. La concertation avait pourtant commencé le 24 janvier dans le XIXème arrondissement, où François Hollande avait obtenu 67,5% des suffrages à l’élection présidentielle.
Pour permettre aux élus de parler devant des salles moins hostiles, le plus simple était d’en maîtriser la composition.
Les enseignants et les parents d’élèves se rendant aux réunions ultérieures, convoquées pour 20h45 ont pu constater une affluence exceptionnelle. Les militants du PS, qui ne sont pas tous enseignants ou parents d’élèves, avaient reçu un appel de leur parti les enjoignant de participer impérativement à ces réunions (voir illustration ; convocation des militants PS).
Le texte de cet appel les appelait à venir dès vingt heures, pour occuper les premiers rangs avant « les opposants ». Les militants ainsi mobilisés ont également reçu un argumentaire, pour défendre la réforme et, surtout, pour préparer des questions qui ne fâchent pas les élus. Tant et si bien, que les citoyens directement concernés par la réforme des rythmes scolaires ont eu la parole, au mieux, en fin de réunion.
Les socialistes se contentaient, jusque là, de manipuler les réunions internes. Ils transposent la méthode dans les concertations publiques, organisées par la Mairie de Paris !
Cela pourrait être pire. On a vu, jadis, un homme politique faire appel à une agence de figuration pour s’assurer un auditoire. Par chance, la rigueur interdit de s’adresser à Pôle emploi pour embaucher les acteurs de la concertation !
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