Valls s’aligne sur la limite de 30 000 régularisations de sans-papiers par an
Hier, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a publié la nouvelle circulaire, promise par le candidat François Hollande, définissant les critères de régularisation des sans-papiers, dont le nombre est estimé à 350 000.
Le ministre refuse une régularisation massive comme en 1981 (131 000 personnes) ou en 1997 (80 000). L’objectif est de rester dans la moyenne de 30 000 régularisations annuelles et d’unifier les décisions des préfectures pour « la fin de l’arbitraire », selon les termes de la porte-parole du gouvernement.
Les critères retenus sont précis. Recevront un titre de séjour des parents vivant en France depuis cinq ans et ayant un enfant scolarisé depuis trois ans ; ou des jeunes de plus de 18 ans, en France depuis au moins deux ans et justifiant d’une « scolarité sérieuse et assidue » ; ou des salariés présents depuis cinq ans et ayant travaillé huit mois au cours des deux dernières années ou trente mois en cinq ans, etc.
L’UMP et le Front National dénoncent ce qu’un partisan de François Fillon décrit comme « un appel d’air à l’immigration clandestine ».
La Ligue des Droits de l’Homme et des réseaux sociaux émettent réserves et critiques. Le Réseau Éducation Sans Frontière (RESF) va mobiliser pour la régularisation des lycéens sans-papiers. La CGT y voit une amélioration mais estime que « c’est encore trop compliqué ». La CIMADE déplore que l’exigence de fiches de paie pour prouver les périodes travaillées rejette les immigrés travaillant au noir, les plus exploités. Un de ses responsables souligne par ailleurs qu’une circulaire, « par nature, est arbitraire ».
Qui peut aujourd’hui accepter qu’un immigré sans papiers soit placé en centre de rétention administrative (camps de la honte) avant d’être expulsé ?
Travailleurs immigrés, travailleurs français : égalité des droits !
« Le Parti ouvrier indépendant dénonce l’exploitation qui est faite de ces travailleurs sans papiers, que leur situation fragilise, par des entreprises peu soucieuses des droits fondamentaux des êtres humains, avec la complicité de grands groupes publics ou privés qui ont pour seul souci de diviser les travailleurs pour les mettre en concurrence afin de les payer le moins cher possible et de supprimer les garanties collectives.
Ainsi, en opposant les travailleurs entre eux, on pourrait faire exécuter à un travailleur, quelle que soit son origine, des tâches très rudes, cela pendant des années, en lui servant un salaire de misère, puis le jeter comme un vieux mouchoir en papier usagé ? (…)
Le POI se prononce pour l’unité contre toute expulsion de travailleur immigré, pour le retrait des circulaires interdisant le regroupement familial, pour la fermeture des camps de rétention et pour que les travailleurs immigrés bénéficient des mêmes droits que tous les travailleurs de travailler et d’habiter où ils le souhaitent. »
Le POI se prononce pour l’unité contre toute expulsion de travailleur immigré, pour le retrait des circulaires interdisant le regroupement familial, pour la fermeture des camps de rétention et pour que les travailleurs immigrés bénéficient des mêmes droits que tous les travailleurs de travailler et d’habiter où ils le souhaitent. »
(cf. communiqué du 15/12/2009)
Le projet de loi Besson contre l’immigration transposait déjà en droit français plusieurs directives européennes
Il est bon aussi de rappeler comment s’est mis en place le système actuel de répression des immigrés sans papiers, maintenu pour ses dispositions essentielles par le ministre socialiste Valls. Voici que qu’en disait, en octobre 2010, Gérard Bauvert, militant des droits de l’homme.
« Le projet de loi Besson est une nouvelle attaque contre les travailleurs immigrés et leurs familles. Elaboré par le président Sarkozy, il est la transcription en droit français de plusieurs directives européennes, parmi lesquelles la directive dite «retour», qui ouvre la « possibilité d’assortir une décision d’expulsion d’une interdiction de retour sur le territoire européen ». »
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