Réforme des rythmes scolaires : ce que l’on vous cache
Le gouvernement a engagé une « refondation de l’école » qui commence par la «réforme des rythmes scolaires». On vous dit que cette réforme a pour but de « lutter contre l’échec scolaire » des enfants.
Qu’en est-il ?
S’agit-il de rétablir les milliers de fermetures de classes découlant des 17 000 suppressions de postes, dont 16 000 maintenues à la dernière rentrée, afin d’éviter, par exemple, que les classes de maternelles aient 30 élèves, ou de rétablir les classes en milieu rural pour que les enfants ne passent pas des heures dans des cars ? S’agit-il de rétablir les postes de Rased* pour les enfants en difficulté scolaire ?
Vous n’y êtes pas ! Il n’en est pas question : contraintes budgétaires obligent, nous dit-on, respect du pacte de stabilité et du TSCG pour lequel le gouvernement veut dégager 10 milliards supplémentaires sur les services publics !
Alors ?
Le gouvernement a imaginé que pour lutter contre l’échec scolaire il était plus économique… de supprimer une heure d’enseignement par semaine à chaque élève. Les élèves n’auraient plus que 23 heures hebdomadaires de cours, au lieu des 24 actuelles, cette dernière heure n’étant plus une heure d’enseignement.
Xavier Darcos, ministre de Sarkozy, avait déjà supprimé deux heures de cours par semaine en 2008, avec des conséquences catastrophiques sur le niveau des élèves.
Mais ce n’est pas tout !
Chaque commune devra avoir son « projet éducatif local ».
Elle pourrait ainsi décider de l’organisation de la semaine scolaire, des horaires quotidiens et hebdomadaires d’enseignement, de « l’animation », comme elle l’entend, avec une semaine répartie sur 5 jours, dont le mercredi ou le samedi !
Elle pourrait ainsi décider de l’organisation de la semaine scolaire, des horaires quotidiens et hebdomadaires d’enseignement, de « l’animation », comme elle l’entend, avec une semaine répartie sur 5 jours, dont le mercredi ou le samedi !
Ainsi, selon la richesse des communes ou l’orientation politique de leur conseil municipal, ces « projets éducatifs locaux » seraient différents selon que vous habitez telle ou telle ville, tel ou tel village.
Dans les faits, ce mélange des responsabilités d’instruction et d’animation aboutirait à une école « territorialisée », aggravant l’inégalité du droit des enfants à l’instruction et amorçant la tutelle des collectivité locales sur l’enseignement et les professeurs.
Non à l’éclatement de l’Education nationale !
Non au transfert des charges et responsabilités de l’Etat sur les communes !
Réouverture des postes d’enseignement et de Rased* supprimés !
Non au transfert des charges et responsabilités de l’Etat sur les communes !
Réouverture des postes d’enseignement et de Rased* supprimés !
______
* Personnels de «réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté». Les Rased dispensent des aides spécialisées aux élèves d’écoles maternelles et élémentaires en grande difficulté. Ces aides sont pédagogiques ou rééducatives.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire