Les créanciers de la Grèce débloquent les sommes dues, à leurs conditions
Lundi dernier, les ministres des finances de la zone euro, la BCE et le FMI ont examiné le sort de la Grèce. Après des tractations laborieuses, ils ont décidé que les sommes dues en application des plans d’austérité seront débloquées. La BCE renoncerait à 9 milliards de profit réalisé sur la dette grecque, mais cet argent serait déposé sur un compte spécial. Statistiquement la dette serait baissée d’autant. Mais ces sommes n’allègent rien pour la Grèce. Certains taux seraient baissés de 1 % mais le remboursement passerait de 15 ans à 30 ans, la masse des intérêts à payer augmente, la tutelle et l’austérité imposées seraient d’une durée doublée. 34 milliards seraient débloqués le 13 décembre puis 10 milliards en deux fois au premier semestre.
La semaine dernière, la zone euro avait refusé de débloquer le versement du prêt de 44 milliards d’euros, promis à la Grèce depuis des mois. Le FMI avait considéré que les efforts du pays étaient insuffisants et exigé le licenciement de 22 000 fonctionnaires supplémentaires dans les deux ans à venir.
Dans le débat, l’UE veut que soit respecté le principe : tout délai de grâce s’accompagne de pénalités de retard, le FMI exige que l’UE assure les pertes inévitables. Un député de la CDU a résumé les enjeux sur une radio allemande : « d’abord cela couterait de l’argent, ensuite cela enverrait un signal désastreux à l’Irlande, au Portugal voire à l’Espagne, qui se demanderaient immédiatement pourquoi eux doivent accepter de mettre sur pied de difficiles mesures d’austérité ».
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