ArcelorMittal: tout se concentre sur une question
L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.
Au 1er décembre expire l’ultimatum lancé par ArcelorMittal : passée cette date, si le gouvernement n’a pas trouvé un repreneur, la filière chaude du site — notamment les hauts-fourneaux — sera fermée. 629 emplois directs seraient ainsi liquidés, sans compter les intérimaires et les sous-traitants !
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.
Au 1er décembre expire l’ultimatum lancé par ArcelorMittal : passée cette date, si le gouvernement n’a pas trouvé un repreneur, la filière chaude du site — notamment les hauts-fourneaux — sera fermée. 629 emplois directs seraient ainsi liquidés, sans compter les intérimaires et les sous-traitants !
C’est dans ce contexte que le ministre Montebourg s’est prononcé pour une « nationalisation transitoire », le temps de trouver un repreneur.
Deux semaines plus tôt, pourtant, le gouvernement auquel appartient Montebourg avait lancé son « pacte de compétitivité » inspiré du rapport Gallois, tout entier orienté sur la baisse du coût du travail et l’association des syndicats à la mise en place de la flexibilité. Le journal Les Echos s’étonne des propos de Montebourg et leur oppose ce rapport Gallois « salué à droite comme à gauche », un rapport qui « cite une vingtaine de pistes pour redresser notre compétitivité », mais dans lequel on chercherait « en vain le mot “nationalisation” ».
Alors, de quoi s’agit-il ?
S’agit-il de répondre à cette attente d’un sidérurgiste cité par l’AFP : « Les propos de Montebourg ne sont pour l’instant que des effets d’annonce. Tant qu’on ne me dira pas qu’on va retravailler, je n’y croirai pas » ? S’agit-il par conséquent de garantir le maintien de tous les emplois sur Florange et plus généralement pour les 20 000 salariés du groupe en France ? S’agit-il à cet effet de se soustraire aux diktats de l’Union européenne en procédant à une véritable nationalisation, sans indemnité ni rachat, garantissant l’emploi de tous ?
Ou bien s’agit-il de suivre les responsables politiques de l’UMP, du PS, du PCF, des Verts de la région, qui, dans une lettre commune à François Hollande, apportent leur soutien à Montebourg en précisant : « Nous réaffirmons notre détermination à appliquer les conclusions du rapport Faure commandé par le gouvernement », rapport Faure, rappelons-le, qui met comme condition pour la reprise du site que celui-ci puisse « atteindre une meilleure rentabilité » ? On sait à quoi cette exigence de « meilleure rentabilité » a conduit à PSA, à Petroplus, à Doux, à Sanofi : des milliers de suppressions d’emplois.
Alors, de quoi s’agit-il ? Nul doute que la réponse à cette question sera donnée dans les prochains jours.
Pour ce qui les concerne, les comités du POI du bassin sidérurgique mènent campagne depuis des années pour la renationalisation.
Le POI ne varie pas : nous sommes pour la réquisition, sans indemnité ni rachat, de la filière sidérurgique. Mais nous n’en faisons pas une condition. Quelle que soit la forme retenue, le POI soutiendra, comme il l’a toujours fait, tout ce qui contribuera à forger l’unité sur une exigence : maintien du site et de tous les emplois !
Alors, si c’est de cela qu’il s’agit, d’une vraie nationalisation garantissant le maintien de tous les emplois et de tous les sites, sans crainte de déroger aux normes de l’Union européenne et du FMI, il n’y a qu’un mot à dire : chiche !
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