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mercredi 28 novembre 2012

Incendie d'usine au Bangladesh : des cadres arrêtés, 5.000 manifestants


Incendie d'usine au Bangladesh : des cadres arrêtés, 5.000 manifestants


Trois responsables d'une usine textile ravagée par un incendie qui a fait 110 morts au Bangladesh ont été arrêtés mercredi à la suite de témoignages d'ouvriers assurant qu'ils avaient reçu l'ordre de ne pas quitter leur poste, tandis que de nouvelles manifestations ont rassemblé des milliers de personnes qui se sont violemment heurtées aux forces de police.
Le propriétaire en fuite de l'usine Tazreen Fashion, Delwar Hossain, a été retrouvé mardi et était interrogé sur les circonstances du sinistre survenu samedi soir dans la zone industrielle d'Ashulia, proche de Dacca.
Il était également entendu au sujet d'une violation présumée des normes de construction en vertu desquelles le bâtiment de neuf étages n'aurait jamais dû en dépasser trois.
Selon le chef de la police de Dacca, Habibur Rahman, les responsables arrêtés dans la nuit de mardi à mercredi avaient ordonné aux ouvriers paniqués de rester à l'intérieur de l'usine, leur assurant qu'ils n'avaient rien à craindre.
"Tous trois sont des cadres intermédiaires de Tazreen. Des rescapés nous ont dit qu'ils n'avaient pas autorisé les ouvriers à fuir le feu, expliquant que c'était un simple exercice d'incendie. Certaines informations les accusent d'avoir verrouillé les portes", a-t-il déclaré à l'AFP.
Samedi soir, plus de 1.000 ouvriers ont été piégés par les flammes. Parmi les victimes figuraient de nombreuses femmes, mortes par asphyxie, intoxication ou en sautant dans le vide, selon des rescapés et des témoins interrogés par l'AFP.
Une enquête a été ouverte pour homicide involontaire.
Pour le troisième jour consécutif, des milliers de manifestants ont défilé dans la zone industrielle d'Ashulia.
Selon la police, au moins 5.000 ouvriers ont quitté leur ateliers et ont défilé en caillassant les façades de plusieurs des 500 usines de confection de la zone.
Une centaine d'entre elles avait fermé afin d'éviter des heurts.
"Une rumeur faisant état d'une alerte au feu a déclenché ces (nouvelles) manifestations", a indiqué à l'AFP un responsable de la police de Dacca, Faruq Ahmed.
"Ils réclament justice pour les victimes et l'arrestation du propriétaire de Tazreen", a-t-il dit.
La police a fait usage de balles en caoutchouc, déployé des canons à eau et projeté de l'eau chaude pour disperser les manifestants qui s'en prenaient aux forces de l'ordre.
Les ouvriers ont vandalisé plusieurs usines et incendié des deux-roues dans des incidents qui ont fait une vingtaine de blessés, selon la version électronique du journal à grand tirage Daily Star.
Selon le site Internet de Tuba Group, la maison-mère de Tazreen Fashion, l'usine employait 1.630 personnes et fabriquait des polos, des T-shirts et des vestes pour des firmes occidentales.
La Clean Clothes Campaign, une association de défense des travailleurs du textile dont le siège se trouve à Amsterdam, affirme qu'environ 700 employés de la confection sont morts dans des incendies au Bangladesh depuis 2006.
Le pays est devenu le deuxième exportateur au monde de vêtements, pour un total de 19 milliards de dollars en 2011, en raison de la modicité des salaires ouvriers et d'une main d'oeuvre abondante.
L'incendie meurtrier d'Ashulia a semé la peur dans les ateliers du pays. A Chittagong, une ville portuaire du sud, une cinquantaine de travailleurs ont été blessés mercredi dans une bousculade provoquée par l'émanation de fumée venant d'un climatiseur.

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