«Si cela continue, il faudra bientôt mettre le feu au Code du travail»
5 mars 2013 à 19:59
Des ouvriers de l'usine PSA d'Aulnay à Paris mardi 5 mars 2013. (Jacky Naegelen. Reuters)
- REPORTAGE A Paris, plusieurs milliers de personnes ont manifesté ce mardi contre l'accord sur l'emploi. Selon les syndicats, les défilés ont rassemblé 200.000 manifestants en France.
«Je n’ai pas voté François Hollande car je savais que c’était la même chose, le même baratin». Mohamed s'énerve. Employé à l’usine PSA d’Aulnay, il est venu grossir les rangs de la manifestation parisienne de mardi après-midi, avec 250 de ses collègues. 200 000 personnes, selon la CGT et FO, ont manifesté dans toute la France afin de dénoncer l'accord sur l’emploi, prochainement discuté à l'Assemblée nationale. A Partis, le défilé a rassemblé 9.000 personnes selon la police, 30.000 selon la CGT.
Le cortège parisien, qui est parti à 14h30 de la place du Châtelet avant de rallier l’Assemblée nationale, a été très peu bruyant. En dehors des mégaphones des syndicalistes, peu de manifestants ont donné de la voix. Seuls Mohamed et les autres ouvriers d’Aulnay se sont fait entendre, au cri de «Interdiction des licenciements, aucune usine ne doit fermer».
Mais la frustration était palpable dans tout le cortège. «Je suis très déçu par François Hollande» dit Serge, un salarié de 57 ans, qui a voté socialiste au second tour de la présidentielle. «Le gouvernement est allé trop loin dans le détournement de nos attentes.»
Jean-Pierre, 66 ans et tout juste retraité : «Il n’y a pas de rupture avec le précédent gouvernement.» Il estime qu’au rythme où vont les choses, les retraites ne sont «pas garanties». Les revendications sont claires, «il n’y a pas besoin de les répéter» et pas besoin de les crier. Avec sa pancarte CGT autour du coup, Christian, un syndicaliste de 50 ans, regrette le silence dans le cortège : «Depuis des années, la combativité du monde ouvrier n’est pas très haute. On prend des coups, mais on ne trouve pas l’énergie pour les rendre.»
«Une forme de régression sociale»
Pour mobiliser davantage, les syndicats devront aussi faire preuve de plus de pédagogie. Il n’était pas rare ce mardi de croiser des manifestants qui savaient pourquoi ils étaient présents, mais qui avaient du mal à l’expliquer clairement. ....
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