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dimanche 3 mars 2013

La Suisse met le feu au lac des salaires des grands patrons

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 le 3 Mars 2013

La Suisse met le feu au lac des salaires des grands patrons


                  
67,9% des électeurs suisses ont dit oui à l'instauration d'un des systèmes de contrôle des rémunérations des grands patrons les plus stricts au monde lors d'une votation citoyenne organisée ce dimanche.
Il revient désormais au parlement fédéral de traduire ce projet en loi. "Le peuple suisse a décidé d'envoyer un signal fort aux conseils d'administration, au Conseil fédéral et au Parlement", s'est réjoui Thomas Minder, à l'origine de l'initiative depuis 2008. Le sénateur et entrepreneur estime que son initiative vise moins à limiter les salaires des grands patrons qu'à lutter contre leurs logiques de court terme.
parachute doré
Les électeurs suisses ont suivi sa proposition qui octroi aux actionnaires un droit de veto sur le montant des salaires et une interdiction des primes d'entrée et des indemnités de départ dans les sociétés cotées en bourse. 100.000 d'entre eux ont signé la pétition pour l'organisation du scrutin et deux tiers des électeurs ont voté pour, échaudés par la quasi-faillite de la banque UBS en 2008, imputée par beaucoup aux placements risqués générateurs de bonus généreux pour les banquiers. Le dernier scandale du parachute doré de Novartis, Daniel Vasella, une somme de 72 millions de francs suisses (près de 60 millions d'euros) auquel ce dernier a dû renoncer sous la pression populaire, a fini de convaincre les Suisses.
Le patronat helvète a mené campagne contre, expliquant qu'une telle mesure forcerait toutes les entreprises cotées à organiser un vote des actionnaires sur les rémunérations des dirigeants, sans que le résultat du vote soit contraignant. Les partisans du texte défendu par Thomas Minder balaient les craintes du patronat en soulignant que la Suisse continuera d'attirer les grands groupes internationaux avec son faible taux d'imposition, sa stabilité politique et ses règlements favorables aux entreprises.
contournements possibles
Rien n'indique que forts de leur nouveau droit de veto, les actionnaires censureront les plans de rémunération de leurs dirigeants. Entre 2009 et 2012, l'opposition des actionnaires aux propositions de rémunérations des dirigeants des cent premières entreprises cotées a certes doublé, mais elle reste faible, à 14%. Et les entreprises pourraient trouver le moyen de contourner le carcan de l'initiative Minder. "Si une entreprise veut verser 25 millions à un haut dirigeant, elle trouvera toujours le moyen de le faire en dépit de l'initiative", affirme Rolf Soiron, président du cimentier Holcim et de la société de biotechnologie Lonza.
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S.G.

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