Comment peuvent réagir les islamistes face à la mort d'un de leurs chefs ? La mort présumée d'un des principaux chefs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique, Abdel Hamid Abou Zeid, au Mali, reste à confirmer, samedi 2 mars, mais son annonce par le président du Tchad a relancé les inquiétudes sur le sort des otages français détenus dans la région.
"C'est une angoisse permanente", lâche Pascal Lupart, président du comité de soutien à deux otages enlevés en novembre 2011 au Mali. Il dit craindre que les otages se retrouvent aux mains de "seconds couteaux", si c'est bien Abou Zeïd qui a été tué."L'action militaire met en danger les otages, clairement", affirme pour sa part René Robert, grand-père de Pierre Legrand, un des otages français d'Aqmi, en évoquant l'intervention de l'armée française depuis janvier au Mali.

Des représailles "quasi systématiques"

"Les geôliers peuvent bien, pour venger la mort de leur chef, prendre des décisions malheureuses", ajoute une source sécuritaire malienne. Quant à l'islamologue Mathieu Guidère, il estime que "quand les djihadistes sont attaqués, les représailles sur les otages sont quasi systématiques".
La mort de l'Algérien Abou Zeid reste toutefois à confirmer, notamment par la France, malgré l'annonce officielle par Idriss Déby vendredi soir. "Pas de commentaire", a laconiquement déclaré l'Elysée samedi. Des résultats de tests ADN, actuellement effectués en Algérie, devraient être déterminants, selon la presse algérienne. Des officiers des services de sécurité algériens ont identifié l'arme personnelle d'Abou Zeid mais pas le corps présenté comme celui du plus radical des chefs d'Aqmi, a rapporté samedi le journal algérien El-Khabar.
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