-  le 5 Mars 2013

"Avec cet accord, on se place dans une mystification des rapports de force en entreprise"

Orléans, correspondance particulière. Plus d’un millier de manifestants se sont retrouvés, ce mardi matin dans les rues d’Orléans, pour affirmer leur opposition à l’Accord national interprofessionnel (ANI), dit « Accord CFDT-MEDEF ».

Parmi eux, se trouvait Jean-Michel, travailleur social: « Avec cet accord, on se place dans une mystification des rapports de force en entreprise », pense-t-il. « Ses promoteurs jugent que l’avancée la plus significative de l’accord serait la mutuelle pour tous. Mais en fait, cela équivaut à considérer la sécurité sociale comme moribonde. A chaque fois, on fait la promotion du mieux que rien. Et à force, on finit par régresser ». Sylvie, militante du monde mutualiste confirme: « A partir du moment où ils seront obligés de trouver une couverture complémentaire, les employeurs se tourneront vers le moins disant, voire même des assurances privées qui proposent des prestations en-deçà du minimum garanti par la couverture maladie universelle. Et toutes ces manoeuvres vont contribuer à appauvrir la sécurité sociale et son financement ».

Tout comme Jean-Michel, Geneviève a voté François Hollande. Cette aide à domicile syndiquée à la CGT le regrette: « Je pensais qu’il allait tenir ses promesses en matière de défense des travailleurs, il est en train de faire comme les autres. Quand on travaille, on a le droit d’avoir de quoi se nourrir. De l’argent il y en a, il faut arrêter! ». Gilles et Valérie, deux syndiqués Force ouvrière, ne disent pas autre chose: « Nous sommes très déçus par Hollande, nous pensions à des choses meilleures pour le monde du travail. Nous sommes surpris et déçus… ».

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Texte et vidéo : Joseph Korda