Un versement de 500 000 euros découvert sur un compte de Claude Guéant
Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le
Des juges s'interrogent, selon Le Canard enchaîné à paraître mardi 30 avril, sur le versement de l'étranger de plus de 500 000 euros sur un compte de l'ex-ministre de l'intérieur Claude Guéant. Ce dernier a immédiatement démenti tout lien entre cet argent et un éventuel financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.
"L'hebdomadaire satirique" révèle que les enquêteurs ont découvert ces versements en février, lors d'une perquisition dans le cadre de l'enquête, alors conduite par le parquet de Paris, sur les accusations de financement libyen de cette campagne. L'ex-ministre justifie ce demi-million d'euros par une vente de tableaux en 2008. "Il n'y a strictement aucun lien avec des financements libyens et je continue à contester de façon catégorique qu'il y ait eu des financements libyens de campagne ou de personnes", a déclaré à l'Agence France-presse l'ancien ministre de l'intérieur.
M. Guéant a expliqué avoir cédé "un bien" acquis il y a "une vingtaine d'années", à savoir des œuvres du peintre hollandais Andries van Eertvelt. Il affirme pouvoir apporter la preuve de ces transactions. "Au moment des perquisitions j'ai dit, je l'ai fait inscrire au procès-verbal, que j'avais les justificatifs." "Je trouve tout à fait anormal que des éléments qui sont couverts par le secret de l'instruction sortent ainsi avant même d'avoir pu être examinés", a-t-il ajouté.
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"NOMBREUX ET CONSÉQUENTS PAIEMENTS DE FACTURES EN LIQUIDE"
Le Canard enchaîné ajoute que les policiers ont par la même occasion relevé des traces de "nombreux et conséquents paiements de factures en liquide".L'hebdomadaire établit un lien entre ces découvertes et la décision prise le 19 avril par le parquet de Paris d'ouvrir une information judiciaire. Contacté par l'AFP, le parquet n'a fait aucun commentaire.
M. Guéant a justifié ces paiements en liquide, mardi matin sur BFMTV, en évoquant des "primes de cabinet dont [il avait] bénéficié au ministère de l'intérieur", en tant que membre du cabinet de Nicolas Sarkozy, alors ministre. "Ce sont des primes que l'on reçoit comme ça, qui ne sont pas déclarées, de toute éternité, voilà, c'est tout", a déclaré l'ex-secrétaire général de l'Elysée. "On peut dire que c'est pas normal après coup, ça c'est vrai, a précisé M. Guéant. Ça faisait partie du système indemnitaire du ministère. Et nous aussi, nous trouvions que c'était anormal, c'est pour ça que nous l'avons supprimé", a-t-il affirmé.
L'instruction avait été ouverte à la suite des déclarations de l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, qui avait affirmé au juge Renaud van Ruymbeke en décembre détenir les preuves d'un financement de la campagne de M. Sarkozy par la Libye. L'information judiciaire a été ouverte pour "corruption active et passive", "trafic d'influence", "faux et usage de faux", "abus de biens sociaux", "blanchiment, complicité et recel de ces délits". Les juges Serge Tournaire et René Grouman ont été désignés."J'imagine qu'ils vont m'entendre, a déclaré M. Guéant, désireux de [s']expliquer là-dessus."
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