Guantanamo : grève de la faim sous surveillance médicale
Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le
Les autorités militaires américaines ont annoncé lundi 29 avril l'arrivée de renforts médicaux à la prison de Guantanamo, touchée depuis bientôt trois mois par une grève de la faim qui affecte désormais 60 % des détenus. Une quarantaine de personnels médicaux de l'US Navy, parmi lesquels des infirmières et des spécialistes, sont arrivés pendant le week-end sur la base américaine de Cuba. "Maintenant que nous avons évalué l'état de tous les détenus et avons commencé à les soigner, ces renforts nous aideront à alléger le fardeau que la grève de la faim fait peser sur la mission régulière de notre personnel", a indiqué le lieutenant-colonel Samuel House, porte-parole de la prison.
Le nombre de détenus en grève de la faim est resté stable dimanche et lundi, après avoir passé la barre des cent samedi, sur une population carcérale de cent soixante-six, a ajouté le porte-parole de la prison. Mais vingt et un d'entre eux sont désormais alimentés par des tubes reliés directement à l'estomac par le nez, selon le lieutenant-colonel House. Et parmi eux, cinq étaient toujours hospitalisés, a-t-il ajouté. Il a précisé"qu'aucun détenu n'était près de mourir", démentant formellement les allégations d'un journaliste qui se consacre au cas de Guantanamo.
Ce spécialiste britannique de la prison, Andy Worthington, a écrit sur son blog que "quatre prisonniers étaient proches de la mort" en raison de la grève de la faim, citant une "source crédible à l'intérieur de Guantanamo". Il précise que parmi ces quatre détenus, figure Khiali Gul, un Afghan qui fait partie des quatre-vingt-six détenus que l'administration Obama a jugés"libérables faute de preuves". "C'est le droit des détenus de protester. Cependant, c'est notre mission de leur fournir un environnement sain, humain et sûr et nous ne laisserons pas nos prisonniers mourir de faim", avait déclaré récemment le lieutenant-colonel House.
La grève de la faim était lundi à son 83e jour et entrait dans sa 12e semaine. Selon les avocats, le mouvement a été déclenché le 6 février quand des corans avaient été examinés d'une manière que les prisonniers avaient jugée blasphématoire. Mais la plupart des protestataires dénoncent maintenant plus largement leur détention illimitée depuis onze ans, sans inculpation ni procès. Vendredi, la Maison Blanche avait indiqué qu'elle continuait à "suivre de près" la grève de la faim, réaffirmant "l'engagement du président Barack Obama à fermer la prison".
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