Ce que les Allemands attendent vraiment de la France
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Par Pierre Kupferman
INTERVIEW Frank Baasner, directeur de l'institut franco-allemand de Ludwigsburg, explique pourquoi les socialistes français qui critiquent Merkel ont tout faux et font peser une grave menace sur l'avenir de l'Europe.
Que vous inspirent les propos tenus par certains socialistes contre l’Allemagne ce week-end ?
C'est vraiment malheureux. S’ils s’étaient contentés d’insister sur la nécessité d’une politique économique favorisant davantage les investissements ou d’initiative pour relancer la croissance partout en Europe, leurs propos auraient pu avoir un écho favorable chez nous. En Allemagne, ce débat existe. Certains partis défendent cette ligne. De même que quelques économistes. Mais la posture anti-allemande qui a été choisie par ceux qui critiquent Angela Merkel en France est très maladroite. Les sensibilités sont tellement exacerbées en ce moment, qu’il est vraiment dangereux de souffler sur les braises. J’espère que cette fausse-polémique ne laissera pas de traces.
Merkel est en campagne électorale. Croyez-vous qu’après sa probable victoire, elle puisse se montrer plus conciliante avec la demande d’assouplissement de l’étau budgétaire que souhaitent ses partenaires européens.
La question ne sera pas éludée pendant la campagne. Car l’Allemagne va pâtir du manque de croissance dont souffrent ses partenaires européens. La situation économique de notre pays va se dégrader. Angela Merkel fait d’ailleurs remarquer aux Allemands que certains pays ont déjà fait des efforts considérables, notamment les Italiens. La chancelière a aujourd’hui intérêt à soutenir le gouvernement d’union nationale d’Enrico Letta qui montre un bon exemple aux autres pays européens.
Certains Allemands ont le sentiment qu’ils ont toujours quelque chose à payer depuis 1945. Les crimes de guerre des Nazis, puis la réunification. Cela joue-t-il dans leur hostilité à assumer le coût de la crise actuelle ?
Certainement mais je ne pense pas que cela remonte à 1945. C'est surtout la réunification et l’agenda 2010 qui a suivi la crise de 2009. Quand le PIB allemand a plongé, tout le pays a accepté de faire un effort. ...
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