La CIA a arrosé d'"argent fantôme" le président afghan
Reuters – il y a 34 minute
Reuters/Reuters - La CIA a livré aux services du président afghan, Hamid Karzaï, des dizaines de millions de dollars en liquide, écrit le New York Times. De l'"argent fantôm" visant à asseoir l'influence des
WASHINGTON
(Reuters) - La CIA a livré aux services du président afghan, Hamid Karzaï, des
dizaines de millions de dollars en liquide dans des valises, des sacs à dos et
même des sacs en plastique, écrit le New York Times, qui cite des conseillers
du chef de l'Etat afghan.
Cet
"argent fantôme" visait à asseoir l'influence des services de
renseignement américains, mais il a surtout alimenté la corruption et les chefs
de guerre, liés pour certains au trafic de drogue, voire aux taliban, minant la
stratégie de retrait d'Afghanistan décidée à Washington, ajoute le journal en
citant des sources autorisées américaines.
"Les
Etats-Unis ont été la plus grande source de corruption en Afghanistan", a
dit un responsable américain au NYT.
La
CIA n'a pas souhaité faire de commentaire sur cet article. Le département
d'Etat n'a pas immédiatement réagi. Le journal ne mentionne pas de réaction du
gouvernement afghan.
"Nous
appelions cela 'l'argent fantôme'", a confié au journal Khalil Roman,
directeur de cabinet d'Hamid Karzaï de 2002 à 2005. "Il arrivait en secret
et il repartait en secret."
La
CIA a procédé à de tels versements environ chaque mois pendant une dizaine
d'années, écrit le New York Times. Rien n'indique que le président afghan en
ait bénéficié personnellement, ont dit au journal des officiels afghans, selon
lesquels l'argent était remis à son Conseil de sécurité nationale.
En
visite à Helsinki où il a rencontré les dirigeants finlandais, Hamid Karzaï a
reconnu que le Conseil de sécurité nationale avait bénéficié du soutien du gouvernement
américain au cours des dix dernières années.
Il
a ajouté devant la presse que les montants versés n'étaient "pas
substantiels" et que les fonds étaient employés à différentes tâches dont
l'aide à des blessés. "Il s'agissait d'une assistance à usage
multiple", a-t-il seulement dit, sans s'exprimer sur les allégations de
corruption.
La
mise au point sur ce sujet a été faite à Kaboul par le porte-parole du
ministère afghan des Affaires étrangères qui a déclaré que le New York Times ne
disposait d'aucun élément de preuve à l'appui de ce qu'il publie.
Alistair
Bell et Sarah Lynch, avec Hamid Shalizi et Mirwais Harooni à Kaboul, Tangi
Salaün et Pierre Sérisier pour le service français, édité par Gilles Trequesser
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