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samedi 27 avril 2013

Le PS se divise entre "chancelière de l'austérité" et l'amie Merkel

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MONDE -  le 27 Avril 2013

Le PS se divise entre "chancelière de l'austérité" et l'amie Merkel

   
L'exécutif a entrepris samedi de tempérer les propos virulents contre l'Allemagne et Angela Merkel de plusieurs cadres socialistes. Le gouvernement s'en prend au parti de la majorité qui veut se confronter frontalement et politiquement à la droite allemande.
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault est lui-même monté au créneau samedi en début d'après-midi pour tenter d'éteindre l'incendie. Dans deux tweets, qu'il a pris soin de publier en français et en allemand, il rappelle que "l'amitié franco-allemande est indispensable pour redonner un nouvel élan au projet européen et trouver les voies du retour de la croissance". Il ajoute qu'"on ne résoudra pas les problèmes de l'Europe sans un dialogue intense et sincère" entre les deux pays.
En face, la direction du PS avait déposé un projet de texte d'une vingtaine de pages mettant en cause l'Europe de la droite, et qualifiant Mme Merkel de "chancelière de l'austérité", à "l'intransigeance égoïste". En cause, la ligne politique rigoriste de la chancelière, qui bien que plus en plus isolée dans sa logique d'imposer l'austérité au reste du monde, n'en reste pas moins ferme et inflexible. "Affronter démocratiquement la droite européenne, c'est se confronter politiquement à la droite allemande" affirme, lucide, le document du PS.
Face aux protestations de l'exécutif, Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national du PS aux questions européennes qui avait chapeauté la rédaction de ce texte, a annoncé ce samedi qu'il en présenterait mardi, au bureau national du Parti, une nouvelle mouture. Celle-ci sera expurgée de "toutes les références à Mme Merkel" car "il s'agit d'un combat politique, pas de stigmatiser telle ou telle personne".
C'est Merkel ou la gauche
Un léger rétropédalage, alors que Cambadélis se sait pourtant soutenu. "Pour moi, c'est la tension tout court et, s'il faut, la confrontation" avec Merkal, avait à ce propos lancé jeudi le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone. Il appelait dans le même mouvement à "un nouveau temps du quinquennat" pour donner des signes "à l'électorat de gauche". Ce que réclament déjà plusieurs ministres, comme Arnaud Montebourg (Redressement productif), Cécile Duflot (Logement) et Benoît Hamon (Consommation).
A l'Elysée, on marche sur des œufs. "La France, dans le concert européen, a le choix entre deux rôles: être l'allié constructif de l'Allemagne pour réorienter l'Europe vers quelque chose de plus équilibré, c'est ce qu'on essaie de faire au quotidien, ou être les ambassadeurs des pays du Sud. Le deuxième rôle ne mène pas loin", expliquait dès vendredi un conseiller de François Hollande. L'Elysée fait également valoir que Mme Merkel, confrontée à des élections en septembre, est "en train d'évoluer et qu'elle a besoin elle aussi d'avoir de la croissance pour l'activité dans son pays et pour sa propre stabilité". Ce qui ne ressemble pas aux dernières prises de positions de la Chancelière... 
Le chef des sociaux-démocrates allemands, Sigmar Gabriel, qui était invité samedi au congrès des Verts allemands à Berlin, a lui fustigé la cure d'austérité imposée par Mme Merkel pour régler la crise de l'euro, affirmant qu'elle conduit l'Europe à "l'anorexie".

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