♣ Le 1er Mai, journée internationale de lutte des travailleurs
À l’origine des manifestations qui, dans le monde entier, marquent le 1er Mai, une longue histoire, qui se fond dans celle de la lutte plus que séculaire de la classe ouvrière pour son émancipation.
En 1884, le congrès des syndicats des États-Unis se donne deux ans pour imposer la journée de travail de huit heures aux patrons et décide de débuter cette action le 1er mai, car de nombreuses entreprises américaines entament leur année comptable, et les contrats ont leur terme ce jour-là.
Le 1er mai 1886, 340 000 ouvriers auxquels a été refusée par les patrons la journée de huit heures, entament une grève générale. Le 3 mai trois grévistes sont tués à Chicago dans une manifestation. À l’issue d’une marche de protestation le lendemain, l’explosion d’une bombe devant les rangs de la police aboutira, malgré l’absence de preuves, à la condamnation à mort de cinq anarchistes. Quatre seront pendus en 1887 et trois condamnés à perpétuité.
Le 20 juin 1889 la IIe Internationale socialiste, dans son congrès à Paris, s’appuyant sur la date du 1er mai 1890 fixée par le congrès de 1888 de l’AFL (la fédération des syndicats des États-Unis) pour une manifestation de revendication de la journée de huit heures, adopte cette date pour « une grande manifestation à date fixe dans tous les pays et dans toutes les villes à la fois, le même jour » afin « de réduire légalement à huit heures la journée de travail ».
Le 1er mai 1890, de nombreuses manifestations de revendication ont lieu dans le monde.
Le 1er mai 1891, à Fourmies, cité industrielle du Nord, les ouvriers du textile et de la verrerie manifestent pour la journée de huit heures et la hausse des salaires. À la suite d’une échauffourée avec les gendarmes à cheval, la troupe tire et fait neuf morts, dont huit manifestants de 16, 17, 21 ans, et trente-cinq blessés.
Le 23 avril 1919 en France, la journée de huit heures est instaurée et le Sénat fait du 1er mai suivant une journée chômée.
Le 24 avril 1941 en France, sous l’occupation allemande, le gouvernement du Maréchal Pétain dans son souci de rallier les ouvriers au régime de Vichy par la doctrine de l’association capital-travail, fait du 1er Mai une journée chômée et lui donne le nom de « fête du travail et de la concorde sociale ».
C’est en 1947 qu’en France, avec le gouvernement issu de la Libération, le 1er Mai devient un jour férié et payé.
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