SOCIAL-ECO - le 26 Avril 2013
Dans l'Humanité Dimanche cette semaine: entretien avec Thierry Lepaon
Plus de 100 manifestations son prévues dans toute la France pour fêter ce premier 1er Mai du quinquennat de François Hollande alors que les promesses du changement ont tourné court. Chômage et précarité explosent et à l’Assemblée, les parlementaires viennent d’entériner un projet de loi estampillé MEDEF qui démantèle le code du travail. Dans ce contexte, Thierry Lepaon, le secrétaire général de la CGT dessine l’État sociale de la France et avance des propositions pour sortir de la crise. Extraits.
HD. Dans un contexte difficile pour les salariés, on n’a jamais eu autant besoin d’un 1er Mai dynamique. Peut-on l’espérer ?
Thierry Lepaon. Au Congrès confédéral de la CGT, j’ai lancé aux autres organisations syndicales un appel à l’unité le 1er Mai, sans pour autant passer sous silence nos désaccords. En France, afficher une division syndicale au moment où le MEDEF a les dents longues et l’oreille du gouvernement, c’est lui faire un cadeau extraordinaire. Lors de ce congrès, j’ai écouté les camarades des délégations internationales. La situation des salariés dans le monde appelle le syndicalisme à intervenir à l’échelle mondiale et à la solidarité entre les salariés. Certains nous ont expliqué qu’ils avaient été emprisonnés, privés de droits et de travail. Le 1er Mai, c’est l’occasion d’affirmer notre solidarité avec ces syndicalistes qui, partout, dans le monde se battent pour leurs droits. Les syndicats français, ensemble, leur devaient au moins cela.
Plus que jamais il y a aussi un besoin de réaffirmer une solidarité des travailleurs en Europe. La CFDT, par exemple, renvoie la responsabilité de la division sur la CGT, estimant avoir été insultée par des militants au cours du congrès… Un congrès confédéral, c’est un lieu d’expression des syndicats de la CGT. Les camarades expriment avec leurs mots ce qu’ils ressentent. Et ils ont vécu comme une agression le fait de voir la CFDT signer si rapidement un accord aussi nocif. S’ils ne l’expriment pas lors du congrès, où le feront-ils ? Cela n’empêche pas que la démarche du « syndicalisme rassemblé » ait été confirmée par plus de 85 % des syndicats réunis en congrès. Et puis, je veux bien recevoir des leçons mais pas de tout le monde et pas n’importe quand. Que chacun balaye devant sa porte.
HD. Les syndicats apparaissent donc divisés face à un MEDEF qui semble durcir sa ligne. L’UIMM vient de choisir Pierre Gattaz, qui n’est pas le plus « modéré » des prétendants, comme candidat à la succession de Laurence Parisot. Qu’est-ce que cela augure ?
Thierry Lepaon. Le choix du président du MEDEF, c’est leur problème ! Mais forcément, j’observe. En accordant 20 milliards d’euros de crédit d’impôt au patronat qui l’avait à peine demandé, puis en transcrivant l’ANI, le gouvernement fait fausse route. Ceux qui pensent que le MEDEF va se calmer une fois qu’il aura obtenu ce qu’il veut se trompent. Il n’en aura jamais assez. Et c’est pour cela que le patronat durcit le ton.
- Retrouvez l'intégralité de cet entretien dans l'Humanité Dimanche du 25 avril
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