MÉDIAS - le 29 Mai 2013
Ce mercredi dans l'Humanité : bonbons amers pour les intérimaires
L'Humanité du mercredi 29 mai 2013
Sylvain L., Jilali Z. et Jimmy M., anciens intérimaires du site Haribo d’Uzès (Gard), totalisent près de 500 contrats d’une semaine. Face au refus obstiné de leur ancien employeur de les embaucher en CDI après des années d’ancienneté, ils ont décidé de saisir les prud’hommes pour dénoncer le recours abusif aux contrats précaires. Reportage.
Le point de vue d'André Fadda, secrétaire de l’Union syndicale CGT de l’intérim :
«On estime à environ 1,2 million le nombre d’intérimaires dans le pays. Le patronat recourt de plus en plus à ce type d’emploi, de façon éhontée, utilisant l’intérim de façon systématique et permanente. Il ne respecte même plus les conditions prévues par le Code du travail : les cas de recours, la durée des missions, le renouvellement. À tel point que des salariés restent dans les mêmes entreprises utilisatrices pendant deux, trois, quatre ans, alors que c’est complètement illégal. Les actions comme celles conduites chez Haribo se multiplient, la CGT gagne souvent beaucoup de dossiers de requalification de contrats devant les prud’hommes. Les salariés obtiennent des dommages-intérêts. Le problème, c’est que les prud’hommes n’imposent pas l’embauche définitive du salarié. La loi sur l’emploi découlant de l’ANI ne répond pas au problème. Elle prévoit une négociation sur un CDI spécial pour les intérimaires, en échange de la non-surtaxation des contrats d’intérim au même titre que les CDD. Le risque, c’est que ce CDI intérimaire soit un CDI au rabais, alors que nous avons en France un statut de l’intérimaire le plus protecteur en Europe (en matière de droit à formation, protection sociale, etc.), résultat de longues luttes. La CGT participe donc à cette négociation avec l’objectif de sauvegarder le statut actuel, en élevant les droits des intérimaires. Il faudrait par exemple faire sauter le délai de carence (de 7 jours) en cas d’arrêt maladie. Et surtout gagner l’embauche en CDI dans les boîtes utilisatrices, un vrai CDI de droit commun. Ainsi qu’un CDI dans les boîtes d’intérim pour les intérimaires qui souhaitent le rester (35 % d’entre eux), avec le paiement de la rémunération entre deux missions, sur la base de la qualification. Si on ne l’obtient pas, il faut surtaxer le recours à l’intérim, que le patronat paie. »
- À lire également dans l'édition de l'Humanité du mercredi 29 mai :
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