Euro Hawk : le scandale que Merkel n’avait pas prévu
Rédigé par Thomas SCHNEE le Vendredi 31 Mai 2013 à 10:21 | 2 commentaire(s)
Achèteriez-vous une voiture tout en sachant que le contrôle technique ne l’autorise pas à rouler ? Évidemment non. C’est pourtant ce que le ministère allemand de la Défense a fait avec l’achat de cinq drones américains (Euro Hawk) pour 1,3 milliards d’euros. Découvrant un peu tard que ces appareils ne pourraient être homologués pour voler dans le ciel européen, l’Allemagne vient de stopper le programme avec une perte sèche d’au moins 600 millions d’euros. Pour Angela Merkel, qui fait tout pour convaincre les Allemands que leur argent est bien placé chez elle, cette affaire d’argent jeté par les fenêtres arrive mal, quatre mois avant les élections.
La Chancelière allemande est en campagne électorale et concentre toute son action à son autopromotion, en adoptant une série de poses héroïques destinées à convaincre les Allemands qu’il faut absolument la réélire. Le « story-telling » du parti conservateur (CDU) nous présente ainsi « Merkel terrassant la dépense budgétaire », « Merkel en mère bienveillante pour les jeunes chômeurs européens », ou encore « Merkel en gardienne du bas de laine des Allemands face aux appétits de leurs voisins européens ». Dans ce cadre, le scandale des drones américains où l’on voit des militaires allemands tellement obsédés par l’achat de la nouvelle arme à la mode qu’ils n’hésitent pas à dépenser 600 millions d’euros … pour s’apercevoir seulement ensuite que leurs beaux avions ne remplissent pas les conditions techniques pour voler au-dessus de nos têtes, arrive bien mal.
Le ministre préféré de Merkel sur un siège éjectable
Mercredi 5 juin prochain, le ministre préféré d’Angela Merkel Thomas de Maizière (défense) a promis qu’il expliquerait les vraies raisons de cette catastrophe budgétaire aux députés allemands. Si l’opposition est en forme et si les explications du ministre sont insuffisantes, celui-ci aura du mal à se maintenir à son poste. Bien que peu couvert par les médias français, ce scandale ne quitte pas la une des journaux allemands et pourrait être une sérieuse épine dans le pied de la candidate Merkel. Car outre son aspect budgétaire, l’affaire illustre aussi le tournant guerrier de la politique étrangère de l’Allemagne, un pays qui d’un côté critique les livraisons d’armes à la résistance syrienne mais, de l’autre, vend allégrement ses chars, armes, sous-marins et autres véhicules blindés à tous les pays du Moyen- et Proche-orient ainsi que du Maghreb. En Egypte, ce sont par exemple des blindés allemands construits sous licence égyptienne qui ont été utilisés pour réprimer diverses manifestations de manière parfois sanglante.
Le ministre préféré de Merkel sur un siège éjectable
Mercredi 5 juin prochain, le ministre préféré d’Angela Merkel Thomas de Maizière (défense) a promis qu’il expliquerait les vraies raisons de cette catastrophe budgétaire aux députés allemands. Si l’opposition est en forme et si les explications du ministre sont insuffisantes, celui-ci aura du mal à se maintenir à son poste. Bien que peu couvert par les médias français, ce scandale ne quitte pas la une des journaux allemands et pourrait être une sérieuse épine dans le pied de la candidate Merkel. Car outre son aspect budgétaire, l’affaire illustre aussi le tournant guerrier de la politique étrangère de l’Allemagne, un pays qui d’un côté critique les livraisons d’armes à la résistance syrienne mais, de l’autre, vend allégrement ses chars, armes, sous-marins et autres véhicules blindés à tous les pays du Moyen- et Proche-orient ainsi que du Maghreb. En Egypte, ce sont par exemple des blindés allemands construits sous licence égyptienne qui ont été utilisés pour réprimer diverses manifestations de manière parfois sanglante.
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