Que vive la Commune !
L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES
par Daniel Gluckstein, Secrétaire national du POI.
Il y a 142 ans, le 28 mai 1871, tombait le dernier combattant de la Commune de Paris.
La Commune de Paris fut « un gouvernement de la classe ouvrière, le résultat de la lutte de la classe des producteurs contre la classe des appropriateurs », écrivit Marx quelque temps plus tard. Souvent évoquées dans notre journal, les mesures sociales et politiques prises par la Commune attestent du bien-fondé de cette formule.
On ne saurait séparer le contenu de la forme. Les institutions politiques sont l’enveloppe dans laquelle s’inscrivent et s’expriment les relations entre les classes. Parce qu’elle fut le premier gouvernement ouvrier de l’histoire, la Commune de Paris constitua aussi, et au plus haut niveau, le gouvernement de la démocratie politique, appuyé sur le mandatement de délégués rétribués au salaire de l’ouvrier et susceptibles à tout instant d’être révoqués par leurs mandants, reprenant en quelque sorte les choses là où les révolutionnaires de 1793 les avaient laissées.
Aussi s’étonnera-t-on d’entendre des partisans du gouvernement Hollande-Ayrault saluer la Commune, au moment même où, appliquant la réforme territoriale de Sarkozy, ils condamnent les communes à l’intercommunalité forcée et veulent faire adopter l’acte III de la décentralisation. Lequel acte III, en particulier, met en route le redoutable mécanisme de la métropolisation, qui octroie généreusement aux 400 000 habitants de telle intercommunalité de banlieue, de disposer… d’un délégué, élu indirectement au conseil du Grand Paris. Dessaisis les électeurs, réduit à néant le mandat démocratique. Et tout cela pourquoi ? Pour mettre en œuvre les mesures d’austérité dictées par le gouvernement et l’Union européenne, les 5 milliards d’euros coupés dans les budgets des communes en deux ans.
Quant aux dirigeants du Parti communiste, ils ne manqueront pas, eux aussi, de rendre hommage à la Commune. Mais ne viennent-ils pas, dans une récente déclaration, de revendiquer d’être mieux associés à l’élaboration de l’acte III ? N’ont-ils pas, ce 24 mai au Sénat, voté pour la loi Peillon rejetée par l’immense majorité des enseignants et des parents, permettant l’adoption de cette véritable torpille de destruction de la République ?
« Que vive la Commune » : ce mot d’ordre commun, naguère, à tous les courants du mouvement ouvrier, rassemblera, c’est une certitude, les délégués au congrès du Parti ouvrier indépendant — dont les travaux débutent le 31 mai — et les militants ouvriers de toutes tendances invités à ce congrès.
Ce mot d’ordre est concret.
« Que vive la Commune », cela veut dire : que vivent les 36 000 communes, avec leurs conseils de délégués élus et mandatés, libres de s’administrer comme elles le décident, et de s’associer (ou non) dans les coopérations intercommunales de leur choix.
« Que vive la Commune » : c’est le combat pour un véritable gouvernement de la classe ouvrière et du peuple, un gouvernement qui saura, pour répondre aux besoins de l’immense majorité, rompre avec les institutions de l’Union européenne.
Car ne l’oublions pas : il y a 142 ans, la Commune de Paris apparut aux peuples d’Europe comme un appel à abattre les tyrans couronnés qui les opprimaient. Un gouvernement de la Commune, demain, saura balayer les institutions de l’Union européenne et de la Ve République, et tendre la main aux peuples et aux nations d’Europe pour bâtir l’union libre et fraternelle débarrassée de l’exploitation et de l’oppression.
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