SOCIAL-ECO - le 30 Mai 2013
Les Urssaf sur la corde raide
Suppressions de postes, explosion des risques psycho-sociaux, qualité de service pas au rendez-vous… Pour la CGT, la régionalisation des Urssaf est une catastrophe. Une mobilisation a eu lieu ce jeudi à Paris.
"On ne peut pas continuer comme ça. Les Urssaf (Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales) sont au bord de l’implosion", confie Jo Chapuis, responsable CGT de la fédération des organismes sociaux. C’est d‘ailleurs la raison pour laquelle les salariés se sont mobilisés ce jeudi à Paris, à l’appel de la CGT, devant le siège de l’Acoss, caisse nationale des Urssaf, cet organisme qui assure notamment la collecte des cotisations des différentes branches de la Sécurité sociale. Il devait justement s’y dérouler une réunion sur la prochaine convention d’objectif et de gestion (fixée pour trois ans), et plus précisément sur l’achèvement de la régionalisation des organismes de recouvrement.
Au 1er janvier 2014, ce processus, très critiqué par les syndicats, finira de regrouper l’ensemble des 88 Urssaf départementales (au nombre de 105 il y a encore six ans) en 22 Urssaf régionales. "La régionalisation, menée sans aucun moyen budgétaire et humain supplémentaire, a occasionné une désorganisation du travail. Le personnel a été réduit, mais la charge de travail, elle, n’a cessé d’augmenter. Du coup, les risques psycho-sociaux explosent, ce qu’a confirmé une expertise nationale", témoigne Pascal Kamerer, syndicaliste CGT, membre du bureau de l’Acoss et salarié d’une Urssaf.
Comme dans toutes les administrations publiques ou semi-publiques, les Urssaf n’ont pas échappé à la RGPP qui a supprimé tant d’emplois ces dernières années."Sur les six dernières années, cette administration a perdu 1 200 postes", évalue le militant, exemple à l’appui: "Aujourd’hui, l’administration se rend compte que les Urssaf ont des difficultés à traiter le régime des auto-entrepreneurs qui a été mis en place en 2009. Il faut savoir qu’en décembre 2012, on dénombrait 850 000 inscriptions ! Mais pour cela, on n’a jamais eu d’embauches supplémentaires pour pallier à ce surcroît de travail. Inéluctablement, en bout de chaîne, cela occasionne des retards dans le traitement des dossiers."
En se mobilisant, les salariés espèrent "attirer l’attention des pouvoirs publics sur cette situation" de peur d’être un jour privatisé. "Si on ne donne pas au personnel des moyens matériel et humain, on va finir par démontrer l’inefficacité de cette administration à exercer sa mission. Et le jour où elle ne sera plus capable de collecter correctement l’argent, je crains qu’elle ne soit sous-traitée au privé. Quand on voit que la Sécu est attaquée de toute part, cela laisse à penser que le risque est grand…" analyse Jo Chapuis.
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