Le cri d'alarme de la PJJ, en grève en Île-de-France
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Un peu plus d'un an après le changement de majorité présidentielle et suite à la poursuite de réductions budgétaires drastiques, la Protection judiciaire de la Jeunesse (PJJ) lance un cri l'alarme ce mardi avec une grève régionale en Île de France, à l'appel du syndicat SNPES-PJJ-FSU.
Ce matin-même, la Garde des Sceaux Christiane Taubira a annoncé le changement de direction de la PJJ, jusque-là assumée par Jean-Louis Daumas qui avait accompagné les réformes répressives de l'ancien gouvernement. Une mesure reçue avec soulagement par l'ensemble des personnels de la PJJ, qui, vigilants, appellent plus que jamais le gouvernement à cesser ses restrictions budgétaires et insuffler de l'air dans des services asphyxiés, ce qu'il avait promis de faire à sa mise en place en 2012. Pourtant, depuis l'arrivée de Christiane Taubira, « à la PJJ, on n'a rien vu de changé et la dernière baisse de moyens est la goutte d'eau qui fait déborder le vase », explique Anne Leclerc, responsable régionale du SNPES-PJJ-FSU, qui sent la Garde des Sceaux « sous le poids de très lourdes contraintes financières... ».
Une réduction budgétaire qui touche les structures éducatives et non les répressives
Le SNPES-PJJ-FSU pointe l'absurdité et le danger de cette baisse de moyens financiers, qui touche de plein fouet les milieux ouverts (- 25% de frais de fonctionnement en 2013) tandis que sont épargnés les centres éducatifs fermés (CEF) et lieux de détention, très onéreux et dont l'efficacité éducative est loin d'être prouvée. Par an, le coût d'un CEF est d'environ 100 000 euros : en Essonne, le budget des deux CEF coûte ainsi plus cher que l'ensemble des structures d'accueil et de réinsertion de toute la Seine-et-Marne ! Paradoxalement, en Seine-Saint-Denis, seulement 10 à 12 adolescents sont en CEF, alors que les services en milieux ouverts accueillent près de 1600 jeunes par an. A l'heure actuelle, dans plusieurs départements, le budget de fonctionnement pour 2013 est déjà presque épuisé, comme à Paris où il a été réduit de 40 %.
Malgré quelques postes supplémentaires, les trop faibles effectifs des personnels éducatifs sont dénoncés : « Au foyer d'Aubervilliers, sur le papier nous sommes 16 éducateurs, tandis que dans la réalité, cela tourne autour de 11... Or, pour avoir une vraie efficacité, la présence au quotidien auprès des jeunes doit être maximale, d'autant plus quand le foyer est implanté dans un quartier très difficile... » Le recours au personnel contractuel est également pointé du doigt, dans la mesure où des contrats de quatre mois empêchent la pérennisation, indispensable, de l'action éducative.
Une mobilisation en voie d'amplification ?
Au niveau régional, la grève est aujourd'hui suivi par 23 % des personnels de la PJJ à Paris, 15 % en Seine-Saint-Denis dont plus de 80 % à Aubervilliers. La protestation n'est pas seulement le fait du personnel éducatif mais de l'ensemble des disciplines concernées, à savoir également les psychologues, le personnel technique, etc. « Parmi les personnels qui n'ont pas osé se mobiliser aujourd'hui, beaucoup sont d'accord avec nous et font acte de résistance au quotidien. Cette grève est un galop d'essai. Il faut envoyer le signal qu'il est possible de se bagarrer, de construire quelque chose d'autre » explique Thomas Danglot, secrétaire régional du syndicat, qui insiste sur la tonalité politique de cette grève.
Les réactions à la protestation d'aujourd'hui sont rapides, au niveau départemental et régional : « la grève a provoqué une fébrilité dans l'administration que l'on n'avait pas connu depuis longtemps », remarque Thomas Danglot. Lysia Edelstein, psychologue en milieu ouvert, appelle à un relais national, et encourage le mouvement à s'amplifier. Ces six derniers mois, plusieurs foyers à Toulouse, Marseille, Aix, ont déposé des préavis de grèves afin de porter leurs revendications.
Les réactions à la protestation d'aujourd'hui sont rapides, au niveau départemental et régional : « la grève a provoqué une fébrilité dans l'administration que l'on n'avait pas connu depuis longtemps », remarque Thomas Danglot. Lysia Edelstein, psychologue en milieu ouvert, appelle à un relais national, et encourage le mouvement à s'amplifier. Ces six derniers mois, plusieurs foyers à Toulouse, Marseille, Aix, ont déposé des préavis de grèves afin de porter leurs revendications.
Thomas Danglot souhaite ainsi inscrire l'action dans le long terme : « Tout le travail fait actuellement pourra servir plus tard, en septembre et en vue du budget pour 2014 qui se prépare dès maintenant. On ne fait pas un sprint mais un marathon ! ».
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