OCDE : croissance mondiale revue à la baisse |
L'OCDE a revu à la baisse mercredi ses prévisions pour la croissance mondiale en 2013 et anticipe une récession plus marquée dans la zone euro, au moment où les Etats-Unis et le Japon bénéficient d'un rebond. L'institution, sise à Paris, n'anticipe plus dans ses perspectives de printemps qu'une hausse du produit intérieur brut (PIB) global de 3,1 % en 2013 et de 4,0 % en 2014, soit respectivement 0,3 et 0,2 point de moins que dans ses prévisions de l'automne dernier. La zone euro, qui est dans sa deuxième année de récession, connaîtrait en 2013 une contraction de son économie revue à 0,6 %, contre 0,1 % précédemment, avant de renouer avec une croissance de 1,1 % l'an prochain. A l'inverse, les Etats-Unis, débarrassés des risques que faisait peser à la fin de 2012 le "mur budgétaire", mèneraient la reprise des autres économies avancées avec un PIB en hausse de 1,9 % cette année puis, en 2014, de 2,8 %, le chiffre le plus élevé depuis 2005. L'Organisation de coopération et de développement économiques a dans le même temps nettement relevé ses prévisions pour le Japon à la faveur du nouveau "cadre énergique" de la politique monétaire de sa banque centrale, même si elle s'interroge sur la pérennité de sa reprise en 2014 au vu d'une politique budgétaire "fortement restrictive". Elle escompte pour l'archipel une croissance de 1,6 % cette année, au lieu de 0,7 % auparavant, puis de 1,4 % en 2014. (Lire l'article d'Alain Faujas) |
Le chômage continuera à augmenter jusqu'à la fin de l'an prochain en France, où l'économie ne se redressera qu'avec lenteur en 2014, a jugé mercredi l'OCDE dans ses prévisions économiques annuelles. Il atteindra 11,5 % à la fin de 2014, après 10,7 % en 2013. L'activité "stagne" en France et la croissance restera "négative" en 2013, avant de redevenir légèrement positive avec un modeste + 0,8 % attendu l'an prochain, écrit l'Organisation, dans son rapport annuel. |
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Pression de Bruxelles sur la France |
La Commission européenne va mettre la pression sur la France mercredi pour qu'elle fasse plus en termes de réformes et ne devienne pas l'homme malade de l'Europe. Réforme du marché du travail et des retraites, ouverture de certaines professions qui résistent depuis des décennies : les recommandations de Bruxelles pour doper la compétitivité de la France sont en partie connues. "Il n'y a pas de surprise concernant l'analyse de la Commission, car il y a un dialogue avec les autorités nationales", a confirmé une source européenne. Le président français, François Hollande, venu à Bruxelles à la mi-mai pour rencontrer la Commission européenne, s'est engagé à poursuivre la mise en place de réformes, "non parce que l'Europe le demanderait, mais parce que c'est l'intérêt de la France". |
Si l'effet de surprise devrait être limité, "il y aura des éléments qui ne seront pas du goût des autorités françaises", a toutefois estimé une source proche des discussions. La question de la libéralisation du marché du rail ou de l'énergie pourrait figurer au menu de l'ordonnance bruxelloise. |
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Bataille du rail |
La réforme du rail en France devrait voir le rapprochement de la SNCF et du gestionnaire du réseau RFF pour réduire la dette de ce dernier,qui s'élève à quelque 40 milliards d'euros, et améliorer la qualité de service public. Le projet, dont le ministre des transports, Frédéric Cuvillier, présente les grandes lignes mercredi, devrait s'appuyer sur les recommandations des rapports de Jean-Louis Bianco sur "la réforme du système ferroviaire français" et Jacques Auxiette sur "la place des régions dans le système ferroviaire", remis en avril au gouvernement. |
Méfiants, les syndicats de cheminots ont d'ores et déjà déposé un préavis de grève pour le 13 juin, affirmant que "la réforme du système ferroviaire annoncée par le gouvernement suscite inquiétude et vigilance des cheminots" et renouvelant "leur opposition aux premières préconisations" des rapports Bianco et Auxiette. La réforme française sera aussi suivie de près à la Commission européenne, plutôt partisane de dispositifs séparant gestionnaire d'infrastructure et opérateur ferroviaire. |
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Epargne salariale : déblocage exceptionnel |
Le Sénat a voté mardi soir le déblocage exceptionnel des fonds versés par les entreprises à leurs salariés au titre de la participation et de l'intéressement à hauteur de 20 000 euros, une mesure qui devrait entrer en vigueur dès le 1erjuillet. Le texte, une proposition de loi issue du groupe PS à l'Assemblée, a été approuvé par les sénateurs PS, écologistes, RDSE (à majorité PRG) et centristes de l'UDI-UC. Les communistes se sont abstenus et les sénateurs UMP ont voté contre. Il reprend un engagement de François Hollande sur lequel le gouvernement a demandé l'examen au Parlement en procédure accélérée (une seule lecture par chambre). |
Le chef de l'Etat avait annoncé, le 28 mars, lors d'une intervention télévisée, que ces fonds, normalement indisponibles pendant cinq ans, pourraient être débloqués pendant six mois "sans pénalités fiscales" pour être utilisés "jusqu'à 20 000 euros" pour "quelque achat que ce soit", afin de relancer la consommation. |
TEXTOS |
Asie orientale : le Japon et la Russie ont signé un accord mercredi pour développer conjointement une zone potentiellement riche en pétrole et en gaz dans la mer d'Okhotsk, (Extrême-Orient russe). Les deux pays travaillent sur ces projets énergétiques malgré l'absence depuis la fin de la deuxième guerre mondiale d'un traité de paix, en raison d'un différend sur la souveraineté de quatre îles du sud de l'archipel des Kouriles, appelées Territoires du Nord au Japon, annexées par les Soviétiques à la fin du conflit.
Emploi : Paris, Rome et Berlin ont peaufiné mardi à Paris des initiatives communes visant à résorber le chômage des jeunes, qui touche plus de sept millions de personnes en Europe, mais les fonds disponibles ne sont pas à la hauteur du défi.
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Agriculture : la récolte de soja et céréales 2012/2013 a atteint 102,6 millions de tonnes en Argentine, soit la deuxième meilleure récolte de l'histoire du pays, a annoncé mardi le ministère de l'agriculture argentin.
Télécoms :l'opérateur téléphonique japonais Softbank, qui tente de racheter le troisième opérateur des Etats-Unis, Sprint, a passé avec les autorités américaines un accord qui leur donne des garanties en termes de sécurité, écrit le New York Times mardi, citant des sources proches du dossier.
Etats-Unis : le président Barack Obama devrait nommer Jason Forman, qui travaille à ses côtés de longue date, à la présidence du comité des conseillers économiques de la Maison Blanche, selon une source proche du dossier.
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"En début de semaine prochaine, les conseils d'administration de l'EPFR et du CDR se réuniront. Les convocations sont en cours d'envoi. Les représentants de l'Etat s'exprimeront en faveur des résolutions qui seront présentées sur la constitution de partie civile du CDR et de l'EPFR" |
L'Etat va se constituer partie civile "dans les meilleurs délais", vraisemblablement dès la semaine prochaine, dans le volet non ministériel de l'affaire Tapie en cours devant le tribunal de grande instance de Paris, a indiqué mercredi le ministère de l'économie. Révélée mercredi par Le Canard enchaîné, cette constitution de partie civile revêt un double intérêt pour les pouvoirs publics."Cela vise à veiller à ce que les intérêts patrimoniaux de l'Etat ne soient pas lésés (...) et à avoir accès au dossier", a-t-on expliqué à Bercy. L'entourage de M. Moscovici a, par ailleurs, affirmé à l'AFP qu'un "recours en révision" contre l'arbitrage rendu en 2008 qui a permis à Bernard Tapie de toucher plus de 400 millions d'euros, n'était "pas exclu, mais pas en cours". "C'est possible, dès lors, qu'un élément nouveau apparaisse. [...] On veille bien à être dans le cadre des délais qui permettraient au CDR de faire un recours en révision", a indiqué la même source, en évoquant un laps de temps de "deux mois à partir de l'apparition d'un élément nouveau". (Lire) |
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BLOG |
Hollande et l'entreprise : Les idées passent, les blocages demeurent
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L'hommage rendu en fin de semaine au ministre allemand Gerhard Schröder, par François Hollande a laissé tout le monde pantois. Le père des réformes de fond qui ont permis à l'Allemagne d'affronter la crise mondiale en position de champion avait été tellement renié et vilipendé par les socialistes français que tous les observateurs ont beaucoup de mal à comprendre que le président de la République le donne désormais en modèle. La majorité de ses électeurs surtout ont du mal à avaler ce nouveau revirement.
Dans le même temps Pierre Moscovici annonce la fin de la chasse aux gros salaires en comptant sur l'autorégulation au sein même de l'entreprise. On s'en remet donc au marché après avoir considéré que c'était le royaume des voyous...
Le monde des affaires ne regrette pas que le président de la République en vienne ainsi à du pragmatisme qu' il réclame depuis si longtemps, mais il craint d'expérience qu'un tel virage "libéral" ne soit payé très cher à ceux à qui on avait promis une autre politique. Tout le problème est là. "Comment accepter l'inverse de ce pourquoi on a voté ?"
Les chefs d'entreprise savent très bien que les intentions plutôt aimables que le président de la République avait exprimées à leur adresse lors de sa conférence de presse n'ont été suivies d'aucun effet.
Plus grave ils ne réussissent jamais à obtenir des précisions sur la politique choisie. A Matignon, ils n'ont pas d'interlocuteurs connaissant la mécanique de l'économie. Le Premier ministre gagne du temps en recevant les partenaires sociaux et en les assurant que les conférences sur la retraite s'étaleront sur plus de six mois. Pas question d'aborder la question des dépenses publiques. En fait le Premier ministre ne cache pas à ses visiteurs que les manifestations à Paris le préoccupent, tout comme celles qui continuent de perturber la région nantaise en opposition au projet d'aéroport auquel il tient beaucoup.
Jean-Marc Ayrault est comme emmêlé dans des désaccords et des contradictions. Il doit à la fois gérer les virages idéologiques du président tout en garantissant que le cap des promesses électorales sera maintenu. C'est impossible...
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Lu sur le blog de Jean-Marc Sylvestre
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TITRES DE L'ÉCONOMIE |
Les Echos : La crise laisse 100 000 logements invendus |
Le Figaro Economie : La Cour des comptes exhorte l'Etat à tailler dans les dépenses |
The Wall Street Journal : Les Etats-Unis accusent des sociétés d'avoir blanchi des milliards de dollars |
Financial Times : L'Europe cherche à s'éloigner de l'austérité |
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