La dette des hôpitaux envers les banques a presque triplé en moins de dix ans
Un rapport de l’Inspection Générale des Finances (IGF), mandatée par le gouvernement, dont les principaux éléments ont été rendus publics ce matin, révèle que la dette des hôpitaux « est passée de 9 milliards d’euros en 2003 à plus de 24 milliards en 2011 ».
L’IGF préconise de limiter fortement le recours aux emprunts bancaires, et cite le cas du CHU de Caen contraint « de retarder des paiements courants, faute de trésorerie ». Une vingtaine d’hôpitaux sont dans une situation financière tendue.
Ce recours aux banques pour financer la construction des nouveaux équipements hospitaliers a été provoqué par les lois de réforme de l’hôpital notamment la loi Bachelot, imposant une gouvernance de l’hôpital calquée sur celle de l’entreprise privée, et les programmes « Hôpital 2007 » et « Hôpital 2012 ».
Les grands groupes du bâtiment Bouygues, Eiffage, Vinci, bénéficient de contrats importants, pour la construction. Le recours à l’emprunt met à la charge des hôpitaux de lourds intérêts bancaires. Selon l’IGF, l’importance de cette dette « a rendu d’autant plus problématiques les conséquences de la crise bancaire et financière de l’automne 2008 pour le secteur hospitalier ».
La crise financière, a entrainé la faillite de Dexia qui prêtait aux hôpitaux et collectivités territoriales. Les banques accordent des crédits avec plus de réticence et à des intérêts plus élevés, aux hôpitaux. Des incidents de paiement se sont multipliés. « Les hôpitaux concernés n’ont pas honoré leurs échéances de remboursement et ont demandé le plus souvent un report de paiement » note l’IGF.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire