BAYROU SUR L’AFFAIRE TAPIE : " UNE MANOEUVRE AU COEUR DE L’ETAT"
François Bayrou le 3 avril 2013 à Paris, © 2012 AFP
François Bayrou, président du Modem, a jugé mercredi que la mise en examen dans l'affaire Tapie de Pierre Estoup, l'un des trois juges du tribunal arbitral ayant octroyé 403 millions d'euros à l'homme d'affaires, prouvait "qu'on a installé au coeur de l'Etat une manoeuvre pour détourner l'argent public".
"C’est une décision extrêmement importante parce que le chef de mise en examen, escroquerie en bande organisé, c’est la confirmation en tout cas des soupçons que nous avons été un certains nombre à pointer depuis longtemps (…) qu’on a installé au coeur de l’Etat une manoeuvre pour détourner l’argent public et en faire l’usage que vous savez", a déclaré François Bayrou à France Info.
"Le (terme) +bande organisée+ signifie que les soupçons sont très importants, que tout ça a été concerté, réfléchi, savamment mis en place", a ajouté le responsable centriste, rappelant que "la Cour des comptes a montré qu’il y avait des faux, il faut savoir qui a commis ces faux. Ce que les juges d’instruction au terme d’une garde à vue de trois jours viennent de dire, c’est que c’était fait dans une organisation à fins d’escroquerie".
"Selon la justice on a pris 400 millions d’euros aux Français et cela n’a pas pu se faire sans qu’au sommet de l’Etat, à l’Elysée, on dise +feu vert+ et même plus que +feu vert+, on souhaite ou on inspire cette manoeuvre", a encore dit le patron du MoDem.
François Bayrou affirme "depuis le début"que cette affaire "serait l’affaire la plus grave de la Ve République depuis qu’elle existe". "Sous la Ve République où le président de la République s’occupe même de la nomination d’un sous-préfet, je puis vous assurer que cette entreprise n’a pas pu être conduite à son terme sans qu’il y ait approbation, feu vert ou inspiration de l’Elysée", a-t-il martelé.
L’ancien haut magistrat Pierre Estoup, 86 ans, l’un des trois juges du tribunal arbitral, a été mis en examen pour escroquerie en bande organisée. Cette mise en examen a été décidée dans le cadre de l’enquête sur le volet non ministériel de l’affaire Tapie/Adidas ouverte en septembre 2012 pour "usage abusif des pouvoirs sociaux et recel de ce délit au préjudice du consortium de réalisation" (CDR), gérant le passif du Crédit Lyonnais.
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