Lu sur le site de L'Entente Internationale des Travailleurs et des Peuples
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ESPAGNE : Comité pour l’Alliance des Travailleurs et des Peuples
1 - Constitué à Madrid le 10 novembre 2012, avec des délégués venus d’Andalousie, des Baléares, de Catalogne, de Madrid, du Pays valencien, du Pays basque, ce comité mène le combat pour l’unité des travailleurs et de leurs organisations pour la défense de leurs droits et de la démocratie. Pour la plus étroite alliance des travailleurs, des jeunes, des peuples et de leurs représentants pour établir la souveraineté et la démocratie dans notre pays.
C’est-à-dire la fin de la dictature de la troïka et du régime monarchique oppresseur qui nous a mis entre ses mains, et balayer tout l’héritage franquiste, imposer la reconnaissance de tous les droits, et d’abord le droit à l’autodétermination, pilier de base de la démocratie.
2 - Le comité lutte pour l’unité de la classe ouvrière en ce moment où l’existence physique de celle-ci est menacée, unité qui ne peut se forger qu’en défendant inconditionnellement le droit des peuples catalan, basque, de tous les peuples à décider.
Combat pour la défense de nos organisations syndicales, ouvrières et populaires, qui exigent leur indépendance vis-à-vis de l’Etat, des gouvernements et des institutions de l’Union européenne.
3 - Le comité lutte pour que se réalise la plus large unité autour des revendications des travailleurs et de la majorité de la population :
- Retrait des plans d’ajustement, de toutes les coupes bud gétaires, aucun sauvetage ;
- nationalisation des banques et des secteurs stratégiques, plan de création d’emplois publics, crédit bon marché ;
- annulation de la réforme du code du travail et de toutes les contre-réformes du travail antérieures : fin de la précarité ;
- rétablissement du salaire et des pensions, annulation de la réforme des retraites ;
- rétablissement de la santé, de l’éducation et des transports publics, en annulant toutes les privatisations ;
- réforme agraire, à bas la PAC ;
- arrêt immédiat des expulsions, annulation de la loi de 1909, restitution des logements saisis ;
- réforme fiscale, qui réduise les impôts indirects, comme la TVA, et augmente les impôts directs (comme les SICAV), ne permettre aucune évasion de capital par la saisie des biens si nécessaire ;
- annulation de la dette publique, qui est le produit de la spéculation et des aides aux banquiers.
4 - Abrogation de la constitution monarchique de 1978, Cortes constituantes basées sur le droit à l’autodétermination, qu’elles permettent de nommer un gouvernement libre et souverain.
Pour l’union libre des peuples, pour la République catalane libre, la République basque libre et pour une Union des républiques libres.
5 - Pour l’Union libre des peuples et des nations d’Europe, rupture avec l’Union européenne, avec ses traités et directives qui sèment le chaos et la destruction.
Forgeons un front commun pour l’Alliance des travailleurs et des peuples
Pour les droits sociaux et nationaux !
Le 10 novembre, à Madrid, dans la salle de réunions du Grand collège Chaminade, des délégués issus de plusieurs collectifs et partis se sont réunis en Conférence ouvrière d’Etat pour une représentation politique fidèle aux travailleurs. Ils ont décidé ce qui est dit ci-dessous
Manifeste
Du plus profond de la classe ouvrière exploitée et attaquée dans ses droits les plus élémentaires, avec 6 millions de chômeurs (dont 2 sans aucun revenu), privée des droits syndicaux fondamentaux, et avec un pouvoir d’achat en chute libre…Du plus profond des peuples de l’Etat espagnol qui après la nuit noire du franquisme ont vu leurs aspirations à l’autodétermination et à la souveraineté populaire confisquées par le régime monarchique et ses mentors de l’Union européenne...De la jeunesse sans emploi poussée à la misère ou à l’exil,De tous les secteurs de la société, de tous les peuples qui souffrent de la politique sans pitié d’une minorité de banquiers et spéculateurs avec les institutions et les gouvernements à leur service…
surgit un profond mouvement qui dit ASSEZ !Au cours de ces derniers mois depuis la grève générale du 29 mars, la marche des mineurs, les manifestations du 19 juillet, les marches des travailleurs journaliers, le 25 septembre où les Cortes ont été encerclées, le soulèvement massif du peuple de Catalogne le 11 septembre, les milliers de manifestations qui malgré la répression secouent tout le territoire de Barcelone à Madrid, de La Corogne à Cadix, dans les formes les plus diverses, entraînant les organisations, en particulier les syndicats…
Une EXIGENCE COMMUNE apparaît : pour défendre leur existence, les peuples doivent décider de leur destin, en brisant le joug de la troïka, du capital financier.Du FMI à l’UE, du gouvernement central – aujourd’hui Rajoy, hier Zapatero – des gouvernements régionaux de toutes couleurs, et même de l’intérieur de nos organisations on nous dit : la crise impose des sacrifices, même s’il faudrait les partager. Ils veulent que tout le monde se soumette aux diktats des institutions du grand capital, à savoir l’Union européenne (avec sa Commission et sa Banque centrale) et le FMI – la dite troïka – et à leurs traités, mémorandums et directives qui veulent qu’aucun peuple, aucune nation ne puisse être souverain. Que tout soit décidé par des technocrates corrompus nommés arbitrairement par la Commission européenne et le FMI.
Ainsi est niée la souveraineté aux peuples, empêchant qu’ils puissent décider.
Le peuple de Catalogne s’est prononcé ce 11 septembre pour sa souveraineté, et il ne peut être libre sous l’UE et la monarchie. Les travailleurs et les peuples souffrent sous le poids de la tyrannie de la troïka et des ses plans d’ajustement. Nous devons défendre inconditionnellement le droit du peuple de Catalogne à décider. Il nous faut le combat commun pour conquérir la souveraineté, pour garantir les droits nationaux et sociaux et, à partir de là, établir le cadre démocratique que librement les peuples décideront. A notre avis : une union libre des peuples de l’Etat, émancipés de l’Union européenne et de la monarchie.
Par le refus des droits des peuples est refusée la souveraineté à nos organisations, en exigeant qu’elles soient les exécutrices des ajustements et coupes. Il nie la souveraineté celui qui dans nos syndicats, suivant les directives de la Confédération européenne des syndicats, dit qu’il n’y a pas d’autre issue que de contribuer à réduire les déficits, payer la dette. Il y en a même qui disent qu’il y a une dette légitime, et ce alors que 99 % des « aides » des gouvernements qui ont généré cette dette ont servi à « sauver » les banques. Il nie la souveraineté celui qui à partir des partis qui se disent ouvriers, socialistes ou de gauche, prétend nous soumettre aux traités européens, comme si avec eux il pourrait y avoir de véritables « mesures sociales ».
Grâce à ce dispositif, les institutions supranationales du capital décident, les gouvernements appliquent et les résultats sont clairs : les nations grecque et irlandaise sont au bord de la faillite. Notre voisin et frère le Portugal subit chaque mois de nouveaux plans d’ajustement, et en France et Allemagne – qui pour les travailleurs et jeunes de nos peuples avaient toujours été les exemples à suivre – s’annoncent déjà des plans d’austérité dont nous souffrons depuis des années.
Rien de tout ceci n’est inévitable, il n’est pas inévitable que nos fonctionnaires perdent chaque fois plus de salaire, que les queues de chômeurs augmentent chaque mois, que les jeunes n’aient d’issue ni d’avenir, que les peuples n’aient pas le droit de décider.Mais les organisations politiques qui se réclament des droits des travailleurs, à commencer par celle qui traditionnellement ont représenté la majorité, le PSOE, sont liées par leur direction actuelle à la défense de la Constitution et de l’Etat monarchique.Au sein de nos organisations syndicales, deux logiques s’affrontent. CELLE QUI PROPOSE DE RESISTER ET DE DIRE NON A LA MISERE ET AUX COUPES BUDGETAIRES ET CELLE QUI CHERCHE, à n’importe quel prix, DES ACCORDS AVEC UN GOUVERNEMENT QUI N’OBEIT QU’AUX INTERETS D’UNE MINORITE.
Nous nous sommes réunis à Madrid, délégués d’Andalousie, des Baléares, de Catalogne, de Madrid, du Pays valencien, du Pays basque, avec des messages de soutien venus des Canaries. Depuis des mois nous avons engagé un processus de dialogue et d’action commune et nous sommes parvenus aux conclusions suivantes :
Les travailleurs, les jeunes, les citoyens de tous les peuples sont prêts à aller jusque là où il faudra pour rejeter les plans de destruction de la troïka et des gouvernements à son service.Nous connaissons nos ennemis : les institutions du grand capital, l’UE, le FMI, les gouvernements qui se soumettent au régime de la monarchie.
Il nous faut nous doter de moyens pour dépasser les obstacles qui ont empêché jusqu’ici que les immenses mobilisations auxquelles nous avons contribué confluent en un torrent impétueux qui en finisse avec les plans de misère, et avec les gouvernements qui les imposent. Et nous nous sommes demandés pourquoi devant la grève du 14 novembre ceux qui disent représenter les travailleurs européens dans la CES n’ont-ils pas appelé à une grève générale dans toute l’Europe.
Les travailleurs ont besoin d’organisations fidèles à leurs intérêts, qui ne soient pas guidées par les ordres des institutions internationales.
Nous devons aider à rétablir dans le mouvement ouvrier les revendications qui ont été laissées de côté ces 35 dernières années. A commencer par le combat pour rétablir toutes les conquêtes inscrites dans le Statut des travailleurs de 1980, en finissant avec la précarité, en abrogeant toutes les réformes du travail, depuis celles de Gonzalez jusqu’à celles de Rajoy. Ou le combat pour rétablir la santé, l’éducation, tous les services publics. Ou le combat pour la réforme agraire.
Face à l’offensive du capital, on ne peut renoncer au combat pour l’unité des syndicats et des organisations créées par les travailleurs pour défendre chaque conquête, droit et aspiration. En regroupant ainsi tous les secteurs de la classe ouvrière, les plus exploités comme les femmes, les immigrés ou les jeunes, ceux qui sont soumis à de nouvelles formes d’exploitation comme dans les « technologies de la communication », ceux qui sont transformés en « autonomes » ou pseudo-autonomes, les plus qualifiés, car tous pâtissent brutalement des mêmes plans de démantèlement économique et social.
Il nous faut mettre fin aux atteintes qui caractérisent l’Etat des autonomies, les querelles entre autonomies pour des miettes : ce sont les spéculateurs de Goldman Sachs, Deutsche Bank, Santander, BBVA et Caixabank qui saignent nos peuples et profitant de la loi de fer de l’Union européenne empêchent que nous ayons des emplois, des salaires et des pensions dignes, la santé et l’enseignement.
Seuls les peuples libres et souverains peuvent décider des relations de solidarité et de collaboration. Défendons le droit du peuple de Catalogne à constituer une république catalane libre, base essentielle pour une Union des républiques libres des peuples de l’Etat.
Il nous faut un front d’organisations, de travailleurs, de jeunes auquel participent librement tous les hommes et les femmes qui pensent qu’il faut une représentation politique fidèle aux intérêts des travailleurs et des peuples de l’Etat espagnol. Qui combatte pour constituer un gouvernement libre, souverain, qui agisse en fonction de la majorité, qui réunisse des Cortes constituantes basées sur le droit à l’autodétermination.
Réunis à Madrid ce 10 novembre, 125 délégués d’une série de peuples de l’Etat espagnol, après un processus engagé voilà presque deux ans, nous sommes d’accord avec une grande majorité de travailleurs qui combattent contre l’exploitation, de jeunes qui occupent les rues, de citoyens qui tentent d’empêcher les expulsions. Nous sommes tous d’accord sur le fait que NOUS NE SOMMES PAS REPRESENTES OU NOUS SOMMES MAL REPRESENTES, ET N’EST PAS DEMOCRATIQUE un régime au service d’une minorité de capitalistes et de banquiers.
Nous nous adressons aux travailleurs et jeunes qui cherchent une voie de combat, à tous les syndicalistes et militants ouvriers, qu’ils soient organisés ou pas, à tous les collectifs qui cherchent des solutions de progrès et démocratie.
Aucun de nous ne détient la vérité entière, nous luttons ensemble sans sectarisme ni conditions préalables contre l’exploitation capitaliste et l’oppression monarchique.
Parmi nous, il y a des syndicalistes, des camarades socialistes, communistes et d’autres organisations politiques, sans partis, et nous constatons que nous pouvons lutter pour les mêmes objectifs, dans le mouvement ouvrier, et dans chacune de nos organisations. A tous nos camarades nous disons : unissons nos forces pour que personne ne sacrifie nos droits et revendications à la monarchie et à l’Union européenne.
PROPOSITIONS
1. Constituons un Comité pour l’Alliance des travailleurs et des peuples, à caractère national, car les travailleurs nous sommes les premiers intéressés à ce que les peuples soient libres et souverains. Invitons à ce qu’y adhèrent tous les camarades et collectifs qui partagent nos objectifs et le désirent. (Voir les prémisses de ce Comité).
2. Nous constituerons des comités promoteurs dans des villes et secteurs en définissant l’objectif d’obtenir en trois mois le soutien de 2 000 camarades. Editons pour ce faire un bon avec différentes options en fonction des possibilités financières.
3. Tous les trois mois, la coordination d’Etat se réunira de façon ouverte à tous les secteurs du mouvement ouvrier, socialiste et qui se prononcent pour la défense des travailleurs et des peuples. Un groupe de coordination permanente sera créé pour relier et informer des actions et des propositions de campagne.
4. Nous décidons de renforcer le bulletin préparatoire de cette Conférence et de créer un site web avec des correspondants dans tout le pays. Nous chargeons la coordination de préparer une proposition de lancement d’un journal ouvrier.
5. Nous appelons à soutenir et diffuser l’appel à une Conférence ouvrière européenne qui réunira tous les secteurs du mouvement ouvrier qui combattent sur la ligne de l’indépendance face aux institutions du grand capital, l’UE et el FMI et pour l’Union libre des nations et peuples souverains d’Europe.
6. Nous sommes ouverts à toutes les formes de collaboration avec ceux qui avanceront sur la même voie. Nous nous adressons à ceux qui au sein des diverses organisations ou dans divers collectifs ou mouvements proposent un changement de cap pour unir toutes les forces des travailleurs contre la tyrannie de la troïka et ce régime monarchique.
Vive l’unité des travailleurs et de leurs organisations !
Vive la liberté et la fraternité des peuples !
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