Le « compromis historique » sur la flexibilité du travail, voulu par Hollande, renvoyé à plus tard
La dernière séance de négociation entre syndicats et patronat sur la réforme du marché du travail, jeudi dernier, a échoué, ce qui a sonné le glas du « compromis historique » voulu par le chef de l’État. François Hollande l’espérait pour la fin 2012. Il devra attendre encore.
Les représentants syndicaux ont donné le ton. Marie-Françoise Leflon (CFE-CGC) a déclaré qu’elle n’avait « pas envie de signer un fiasco historique ». Stéphane Lardy (FO) a jugé le texte des propositions patronales « dégueulasse », « scandaleux », « une honte ». Pour la CGT, « il n’y a plus que des blocages ». La CFDT, qui espérait un accord, se dit « déçue ».
Le blocage reste la taxation des contrats courts (CDD, intérim), exigée par quatre syndicats (CGT, CFDT, CFTC et FO), 84 % des embauches en 2011 ayant été des CDD.
Devant cette impasse, François Hollande, qui avait menacé de régler la question par la loi, s’est fait plus conciliant : « Je préfère qu’il y ait un peu plus de temps et un accord, que tout de suite et pas d’accord ».
« Un compromis pour le moment, je ne le sens pas du tout » a rétorqué Jean-Claude Mailly (FO), en demandant : » vous avez peur que la loi traite de cette question ? Vous préférez que ce soit les syndicats qui acceptent de la flexibilité ? ». Selon Bernard Thibault (CGT), «le MEDEF voulait nous faire avaler une espèce d’huile de ricin pour les fêtes de fin d’année en révolutionnant le code du travail ».
Un accord ne peut être validé si plus de deux syndicats s’y opposent. Le patronat se prononce pour poursuivre les négociations. Elles reprendront les 10 et 11 janvier 2013.
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