La Chine et les États-Unis déterrent une hache de guerre pour les terres rares à l’Organisation Mondiale du Commerce
Le premier producteur chinois de terres rares, Baotou Steel Rare-Earth, a annoncé mardi dernier qu’il prolongeait d’un mois l’arrêt de sa production, décidé en octobre dernier afin de stopper la chute des cours.
La Chine possède 47 % des réserves mondiales en terres rares mais fournit 95 % de la demande mondiale pour ces 17 métaux spéciaux nécessaires à l’industrie électronique (écrans plats, catalyseurs automobiles, iPads, éoliennes).
D’après John Seaman, chercheur à l’Institut français des relations internationales, ces minéraux ne « sont pas forcément rares » mais leur exploitation polluante est difficile.
La Chine, en quasi monopole, a décidé d’en freiner la production, pour faire jouer la concurrence et monter les prix. De gros profits ont été réalisés, au début, pour certains matériaux, mais la baisse des prix actuelle est sévère : l’entreprise a annoncé qu’elle perdait près de 90 % de ses profits nets au troisième trimestre 2012. L’arrêt de la production vise à enrayer cette baisse.
Cette spéculation a valu à la Chine une plainte des États Unis à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) pour entrave à la concurrence.
Le quotidien Les Échos, le 25 octobre, souligne l’impasse de la stratégie, pour les uns comme pour les autres. Sentant leur industrie technologique en danger, de nombreux pays, qui avaient abandonné leurs mines, les ont rouvertes. S’en suit l’augmentation de la production mondiale et donc une nouvelle baisse des prix, issue que ne souhaitent ni les exploitants chinois ni les exploitants hors de Chine.
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