AFP - Bernard Thibault et Jean-Claude Mailly, numéros un de la CGT et de FO, se sont montrés très sceptiques vendredi quant à une inversion de la courbe du chômage fin 2013 et ont mis en cause la politique
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Bernard Thibault et Jean-Claude Mailly, numéros un de la CGT et de FO, se sont montrés très sceptiques vendredi quant à une inversion de la courbe du chômage fin 2013 et ont mis en cause la politique économique du gouvernement.
Alors que le nombre de demandeurs d'emploi grimpe depuis 19 mois, Bernard Thibault a déclaré sur RMC-BFMTV ne pas avoir "de raison de douter de l'engagement" du chef de l'Etat. "Par contre j'ai des éléments qui me permettent de douter fortement de la perspective d'avoir un inversement de la courbe du chômage en 2013" -- l'objectif de François Hollande, a-t-il poursuivi.
Selon le secrétaire général de la CGT, qui dénonce notamment les 20 milliards de crédits d'impôt "offerts aux entreprises sans contrepartie", "il n'y a pas d'éléments sur les choix de politique économique et sociale du gouvernement qui laisse entendre qu'on va inverser la courbe du chômage".
Après que près de 30.000 demandeurs d'emploi sans activité supplémentaire ont été recensés fin novembre, portant leur nombre à 3,13 millions, proche du record historique de janvier 1997 (3.205.000), M. Thibault a estimé entre 6 et 7 millions le nombre de personnes "qui n'arrivent pas à vivre décemment par leur emploi".
Interrogé sur RTL sur la concrétisation de l'ambition du chef de l'Etat, Jean-Claude Mailly a lui répondu: "dans la logique actuelle, non, puisqu'on est en quasi-récession, je ne vois pas comment, à partir de là, le chômage pourrait sérieusement diminuer".
"Le président de la République dit +2013 sera l'année de l'emploi+ mais on ne peut pas déconnecter l'emploi des politiques économiques. Il y a l'effet récessif au niveau international, notamment au niveau européen, ça pèse sur l'activité de l'économie française, mais il y a aussi une politique de rigueur qui accentue cet effet récessif", a-t-il estimé.
Pour le leader de FO, "les politiques doivent reprendre la main, sinon on reste dans l'incantation", "l'action, ce n'est pas seulement les emplois d'avenir et les contrats de génération, c'est une politique économique qui soit plus dynamique en termes de consommation, d'investissement de stratégie industrielle".
Dans un communiqué, le Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP) a lui aussi dénoncé des mesures pour l'emploi "louables mais définitivement pas à l'échelle du problème".
Réagissant aux appels pressants du gouvernement qui souhaite un accord sur le marché de l'emploi lors de la prochaine séance de négociation les 10 et 11 janvier, les deux chefs de file syndicaux ont aussi prévenu qu'ils ne signeraient pas un accord entérinant plus de flexibilité.
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